Le ministre belge des Affaires étrangères et de la Défense, Didier Reynders a réagi vendredi à notre micro sur la situation en République démocratique du Congo (RDC), à deux jours d'élections générales plusieurs fois reportées et qui s'annoncent chaotiques, alors que le gouvernement congolais vient d'ordonner l'expulsion de l'ambassadeur de l'Union européenne à Kinshasa.
"C'est une situation qui inquiète très fortement", a-t-il affirmé à notre journaliste Samuel Ledoux en citant l'émergence de violences liées aux élections prévues dimanche, le report partiel des scrutins présidentiel, législatif et provinciaux dans quatre circonscriptions en crise et l'"état d'impréparation", selon lui, de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). "Les Congolaises et Congolais attendent ces élections depuis deux ans maintenant. On peut se poser des questions sur la crédibilité de ces élections. Je sens une tension très forte. Et l'on peut être inquiet car depuis quelques temps, on voit toute une série de mesure qui vont à l'encontre de la crédibilité de ces élections. J'espère avoir un sursaut en RDC et avoir des élections qui pourront se dérouler correctement. Si ce n'est pas le cas, on peut s'attendre à des périodes d'instabilité très fortes. On craint la violence, la recrudescence d'épidémie mais la crainte principale est l'instabilité. J'espère que les Congolaises et les Congolais vont avoir l'occasion de s'exprimer ce dimanche. On sait aussi qu'à chaque fois qu'il y a un problème politique à Kinshasa, cela provoque des tensions à l'égard de Bruxelles. C'est donc un moment important car c'est un très grand pays d'Afrique. Un pays qui doit vraiment franchir une transition démocratique maintenant à travers ces élections. Elles sont attendues depuis plus de deux ans et j'espère qu'elles se dérouleront dans des conditions correctes".
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