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En Birmanie, mobilisation en ligne pour sauver des cerfs de la sécheresse

 
 

Les internautes birmans se sont mobilisés pour sauver des cerfs de la sécheresse dans le centre de la Birmanie, qui attend désespérément le début de la saison des pluies.

Un millier de cerfs d'Eld, une espèce menacée de cervidés d'Asie du Sud-Est vivant dans les jungles d'Inde et de Birmanie notamment, ont été répertoriés dans la réserve naturelle Shwe Settaw, dans la région de Magway.

Avec la sécheresse, ils s'aventurent vers les villages, à la recherche d'eau et de nourriture. Cela les met à la merci des braconniers et les rangers de la réserve naturelle sont inquiets.

La réserve se trouve en effet dans la plaine centrale de la Birmanie, où le manque d'eau est particulièrement flagrant en cette fin de saison sèche où les températures ont frôlé les 50°C récemment. La vingtaine de lacs et de points d'eau de la réserve sont à sec.

Depuis fin avril, dans ce pays où les administrations sont encore défaillantes et sous-financées après des décennies de junte militaire, la dizaine de rangers du parc se cotisaient pour faire des allers-retours motorisés jusqu'à une rivière de la région pour y collecter de l'eau pour les animaux.

Mais, ils viennent de passer à la vitesse supérieure, avec un appel aux dons sur Facebook.

En quelques jours, ils ont récolté près de 600 euros, qui servent à payer l'essence pour se rendre six fois par jour à la rivière, située à une quinzaine de kilomètres de là, ramenant des citernes de 4.000 litres d'eau pour les animaux assoiffés.

"Nous avons eu de la chance, cela a attiré suscité l'intérêt du public", se félicite Thein Rwin, ranger à l'origine du projet. Les appels aux dons ont été clos une fois la somme nécessaire recueillie.

Les pluies de mousson devraient en effet bientôt débuter.

Dans le parc, les cerfs ne sont pas les seuls animaux à souffrir de la chaleur, comme les tortues étoilées, une autre espèce menacée. Quelques-unes sont même mortes.

"Nous avons perdu des tortues à cause de la chaleur extrême... ça n'arrive pas tous les ans", témoigne Steve Platt, spécialiste du World Conservation Society (WCS).

Mais l'arrivée des pluies de mousson ne suffira pas à régler un problème endémique dans cette région qui est une des plus pauvres de Birmanie: les habitants des villages des alentours, qui vivent la plupart sans électricité, ne cessent de collecter du bois dans le parc pour faire du feu, destiné notamment à cuisiner, menaçant l'habitat naturel de ces animaux. A cela s'ajoute le braconnage, à destination notamment de l'avide marché chinois en animaux rares.


 

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