Une dizaine de demandeurs d'asile vont être hébergés dans des structures d'accueil après l'évacuation mercredi matin à Dijon d'un squat occupé par une centaine de personnes, a annoncé le préfet de Côte-d'Or Eric Delzant.
Depuis septembre 2013, l’immeuble des 3 et 5 rue René Coty, propriété de l'Unedic, était "occupé illégalement par une centaine de personnes", avait précisé mercredi matin la préfecture dans un communiqué.
Au moment de l'évacuation de l'immeuble, 75 personnes - dont une femme -, originaires "pour la plupart de la Corne de l'Afrique", se trouvaient dans le squat, a déclaré lors d'un point presse à la mi-journée le préfet.
L'opération, qui s'est déroulée "le plus calmement et le plus dignement possible", n'a donné lieu à "aucune interpellation", a souligné M. Delzant.
Une vingtaine d'occupants ont accepté la proposition de la préfecture de se rendre à la Caserne Vaillant à Dijon, où une tente de la Croix-Rouge a été montée pour les accueillir provisoirement, afin que leur situation soit examinée "individuellement".
Onze personnes en situation irrégulière se sont vues proposer une solution d'hébergement, tandis que le préfet a dit n'avoir "aucune obligation envers" les neuf autres en situation irrégulière, toutes les places en hébergement d'urgence dans le département étant actuellement occupées.
"En accord avec les associations, le dispositif Croix-Rouge est maintenu jusqu'à 16H pour les 55 autres occupants, qui pourront se faire connaître auprès des services de la préfecture jusqu'à la fin de la semaine", a ajouté M. Delzant.
Pour le porte-parole du collectif "droit d'asile-migrants", Paul Garrigues, il ne s'agit pas "d'une logique de droit au logement universel mais de mettre des gens dans des cases administratives". "Ils entrent dans la bonne case ou non", a-t-il dénoncé, déplorant que des occupants se retrouvent "à la rue".
En signe de protestation, des occupants de l'espace auto-géré des Tanneries à Dijon ont brûlé divers objets sur le boulevard de Chicago, à Dijon, à proximité du squat.
En septembre 2013, le tribunal d'instance de Dijon avait ordonné aux occupants du squat de quitter les lieux. Le délai consenti par la justice aux occupants pour évacuer expirait le 18 juin 2014.
"La Direction départementale de la sécurité publique de Côte d’Or intervient donc à la demande du propriétaire pour assister l’huissier de l’Unedic afin de lui permettre de recouvrer son bien en application d’une décision de justice", selon la préfecture.
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