Le bilan encore provisoire du double attentat qui a visé samedi à Ankara un rassemblement pour la paix organisé par l'opposition se monte à au moins 86 morts, a annoncé le ministre turc de la Santé Mehmet Müezzinoglu. D'après le Premier ministre turc, il aurait été perpétré par deux kamikazes.
Le double attentat qui a visé samedi à Ankara une manifestation pour la paix, faisant au moins 86 morts, a très probablement été commis par deux kamikazes, a déclaré le Premier ministre islamo-conservateur turc Ahmet Davutoglu. "Il existe de fortes preuves montrant que cette attaque a été perpétrée par deux kamikazes", a affirmé devant la presse M. Davutoglu, qui a annoncé avoir décrété trois jours de deuil national. "Cette attaque n'a pas seulement visé un groupe de gens qui venaient participer à un rassemblement ou une communauté politique, elle a visé notre peuple tout entier", a-t-il poursuivi, "alors que nous allions vers les élections (...) une telle attaque a directement visé notre démocratie, nos droits et nos libertés".
Un acte "haineux"
Samedi matin, deux fortes explosions ont secoué les alentours de la gare centrale d'Ankara, où des milliers de militants venus de toute la Turquie à l'appel de plusieurs syndicats, d'ONG et partis de gauche favorables à la cause kurde se rassemblaient pour dénoncer la reprise du conflit kurde. "62 personnes ont été tuées sur le coup et 24 autres sont décédées à l'hôpital", a indiqué M. Müezzinoglu lors d'une conférence de presse dans la capitale turque, précisant que 186 autres personnes avaient été blessées, dont 28 grièvement. "C'est un acte haineux commis professionnellement", a-t-il affirmé.
Un précédent bilan officiel faisait état de 30 morts morts.
Selami Altinok, le ministre de l'Intérieur qui était aux côtés de M. Müezzinoglu devant les journalistes, a dénoncé un "acte terroriste visant l'Etat, la démocratie et le peuple" turcs, indiquant que les autorités menaient une enquête pour déterminer les auteurs. Le ministre a en outre affirmé qu'il n'y avait pas de "négligence" de la part des forces de l'ordre dans ces attentats, les plus meurtriers jamais commis dans l'histoire récente de la Turquie qui interviennent à trois semaines d'élections législatives anticipées.
Erdogan condamne "une attaque haineuse contre l'unité et la paix"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné "l'attaque haineuse" qui a visé samedi des militants de l'opposition qui devaient participer à une manifestation pour la paix à Ankara. "Je condamne fermement cette attaque haineuse contre notre unité et la paix de notre pays", a réagi M. Erdogan dans une déclaration publiée sur le site internet de la présidence. "La détermination et la solidarité que nous allons montrer après cette attaque sera la réponse la plus forte et la plus significative au terrorisme", a-t-il ajouté.
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