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Coronavirus - François, un voyageur mouscronnois bloqué en Angola: "On ne m’appelle plus l’homme blanc, mais corona"

Coronavirus - François, un voyageur mouscronnois bloqué en Angola: "On ne m’appelle plus l’homme blanc, mais corona"
 
 

Le coronavirus en Belgique touche beaucoup d’aspects de notre vie et de notre société. Les ressortissants belges qui se trouvent à l’étranger sont quant à eux soumis aux règles mises en place dans leur pays d’accueil. C’est le cas de François Loncke, un Mouscronnois parti pour un tour du monde à vélo il y a deux ans et demi. Il est maintenant bloqué en Angola, un pays de la côte est africaine.

"Lorsque l’Europe est devenue l’épicentre de la pandémie, on ne m’appelait plus l’homme blanc mais corona", constate François Loncke, un voyageur mouscronnois qui est actuellement en Angola. "Cependant, je suis sûr qu’ils sont bienveillants en disant ça. Je ne vois pas de haine lorsqu’ils me disent ça", affirme François.

Je me suis demandé si j’avais une échappatoire… Malheureusement, la réponse est non.

Ce lundi, il se trouvait dans une habitation prêtée par un Sud-Africain aux abords d’une plage paradisiaque. "Par chance, il m’a accueilli avant que l’Angola entre en lockdown. Je ne devais rester ici que quelques jours. Au final, je pense qu’il va me permettre de rester jusqu’à la fin du confinement", espère le backpacker. "Le Sud-Africain qui m’accueille m’a dit qu’il avait un plan d’évacuation pour retourner en Afrique du Sud si ça tourne mal ici. Alors je me suis demandé si j’avais une échappatoire… Malheureusement, la réponse est non."

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François Loncke
François sur la plage angolaise qui se situe à côté de son habitation temporaire.

Le 20 mars, le président de l’Angola, João Lourenço, a déclaré qu’il fermait le pays pour une période de 15 jours. "Il y a 7 cas détectés et 2 personnes sont décédées la nuit de dimanche à lundi à cause de complications liées au virus. Je ne sais pas comment ça va évoluer ici. Beaucoup de personnes vivent avec de l’argent qu’ils gagnent au jour le jour sur les marchés. Maintenant, avec le confinement, ce n’est plus possible. Il est probable qu’ils se révoltent à un moment. Je reste vigilant. Ma chance c'est que je ne suis pas dans une grande ville", informe le jeune voyageur.

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Il y aurait apparemment un vol bientôt qui pourrait m’amener jusqu’à Paris

L’ambassade de Belgique en Angola prend cette crise sanitaire très au sérieux selon François. "J’ai été intégré à un groupe Whatsapp sur lequel l’ambassade publie régulièrement des informations à propos de ce que nous pouvons faire ou pas ici. Ils nous tiennent au courant également si un vol nous permet de rentrer en Europe. Il y aurait apparemment un vol bientôt qui pourrait m’amener jusqu’à Paris. Mais je ne vois pas l’intérêt, si tout se passe bien ici, je ne serais qu’un poids en plus pour l’Europe dans cette crise sanitaire. Je pense rester ici si c'est possible", indique-t-il.

Même avec la situation actuelle, François espère pouvoir continuer son voyage qui dure depuis 2 ans et demi maintenant. "Je suis parti d’Australie, ce voyage est très bénéfique pour moi. J’espère pouvoir continuer tout cela après la crise. J’avais encore l’espoir de rejoindre le Congo à vélo après l’Angola. En attendant, je sors mes livres de portugais, c’est la langue qu’ils parlent ici. Même si je n’ai pas beaucoup de contacts sociaux, c’est une langue que j’affectionne particulièrement. Après tout ça, j’espère pouvoir plus échanger avec les Angolais", imagine le Mouscronnois.

Carte du monde
Le parcours de François à travers le monde.

Il n’est évidemment pas le seul à vouloir continuer son voyage mais de nombreux backpackers belges ont décidé de rentrer chez eux en voyant le coronavirus gagner du terrain. "Contrairement à d’autres, je ne suis pas mal lotis. Il y a eu des guerres civiles en Angola par le passé, mais aujourd’hui la société est assez pacifique. Ce n’est pas le cas pour certaines de mes connaissances ailleurs en Afrique. Certains ont décidé de rentrer en Belgique de peur que la situation dégénère dans le pays où il se trouvait", déclare-t-il.

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Les vols se font de plus en plus rares et incertains, les prix augmentent de jour en jour


Si un jour, malgré son envie de rester, François considère qu’il est temps de partir avant que la situation dégénère, peu de possibilités s’offrent à lui. "Beaucoup de rapatriements ont déjà eu lieu. Les vols se font de plus en plus rares et incertains, les prix augmentent de jour en jour. Actuellement, c’est déjà très compliqué de rentrer en Belgique… Je suis un peu livré à moi-même ici. Pour le moment, je suis au paradis, espérons que la situation ne dégénère pas", conclut le jeune homme qui continue à tenir au courant son entourage sur son blog personnel.

Le ministre des Affaires étrangères et de la Défense, Philippe Goffin, a annoncé samedi une réduction des heures d'ouverture du call center de rapatriement. "Grâce aux efforts ininterrompus des affaires étrangères, à Bruxelles comme dans nos 118 postes diplomatiques, un nombre croissant de compatriotes ont pu récemment rentrer à la maison. Nous constatons d'ailleurs que le volume d'appels à notre call center diminue", a souligné le ministre.

Le Service public fédéral (SPF) Affaires étrangères a décidé de revenir à l'horaire de jour dès ce dimanche. Le call center sera désormais joignable au +32 (0)2 501 4000 de 8h à 21h. La messagerie du centre de crise liée à la page Diplomatie. Belgium reste quant à elle ouverte de 07h00 à minuit.

Pour les Belges toujours bloqués à l'étranger en raison des mesures restrictives mondiales contre le Covid-19, le ministre rappelle l'existence du groupe Facebook #BelgesSolidaires. Les Belges peuvent y trouver des conseils partagés par des compatriotes résidant en permanence à l'étranger.


 

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