Neuf personnes sont mortes dans de nouveaux bombardements russes sur Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine qui avait entamé un retour à une vie normale mi-mai, a indiqué jeudi le gouverneur régional Oleg Sinegoubov sur Telegram. "Les bombardements russes sur Kharkiv ont tué neuf civils", a déclaré M. Sinegoubov. "Un bébé de cinq mois a péri, de même que son père. La mère est grièvement blessée et 19 civils ont été blessés".
Des missiles ont touché le secteur résidentiel du quartier de Pavlové Polé, au centre-nord de la ville, près d'un centre commercial qui était fermé au moment de la frappe, selon un journaliste de l'AFP sur place. Il a vu un jeune homme tué et quatre blessés, tous transportés à l'hôpital, dont un homme plus âgé avec une jambe et un bras arrachés.
D'autres zones résidentielles ont également été bombardées, avec une vaste destruction des bâtiments. Le maire de la ville, Igor Terekhov, a demandé à ses administrés de se réfugier dans des abris sûrs. "Les troupes ennemies bombardement à nouveau notre ville", a-t-il déclaré dans une vidéo postée sur Telegram. "Je vous demande de rester dans des endroits sûrs, des caves, des abris et des stations de métro".
Depuis la mi-mai, un calme relatif était revenu sur cette métropole de l'Est de l'Ukraine, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière russe, qui comptait quelque 1,5 million d'habitants avant la guerre. Les forces russes avaient cessé leur offensive sur Kharkiv, pour concentrer plus de troupes à l'est et au sud de l'Ukraine, et la ville entamait un difficile retour à la normale, rouvrant notamment la circulation du métro.
Il a précisé que le métro continuerait à transporter des voyageurs, mais que des secteurs allaient être aménagés pour s'abriter en cas de bombardements. Le métro de Kharkiv comme celui de Kiev a servi de refuge pour de nombreuses personnes au plus fort des bombardements.
Les forces russes gardent des positions à l'est de la ville, tirant sur sa partie orientale et sur les villages avoisinants, a constaté l'AFP. Les Ukrainiens ont, de leur côté, creusé de nouvelles tranchées autour de la ville et installé blocs de béton, sacs de sable et points de contrôle routiers, en vue d'un possible nouvel assaut russe.
La région de Lougansk, épicentre de combats acharnés
A plusieurs centaines de kilomètres de Kharkiv, la région de Lougansk, toujours dans l'est de l'Ukraine, déplore également de nouveaux morts. Au moins cinq civils ont perdu la vie en 24 heures, a annoncé vendredi matin le gouverneur de la région Serguiï Gaïdaï. La région de Lougansk est l'épicentre de combats acharnés avec les troupes russes.
Quatre civils ont été tués à Severodonetsk, capitale régionale sous contrôle des autorités ukrainiennes que les Russes cherchent à conquérir, et 50 immeubles y ont été endommagés, a-t-il souligné. Un homme a aussi été tué par un obus à Komychouvakha, à 50 kilomètres de Severodonetsk. "Les habitants de Severodonetsk ont oublié ce que c'est qu'un cessez-le-feu d'au moins une demi-heure", a écrit Serguiï Gaïdai sur Telegram. "Les Russes pilonnent sans cesse les quartiers résidentiels".
Pavlo Kyrylenko, gouverneur de Donetsk, une autre région du Donbass dans l'est de l'Ukraine, a fait état jeudi soir de cinq civils tués dans la journée.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de mener un "génocide" dans le Donbass, dans son adresse vidéo jeudi soir. "L'actuelle offensive des occupants dans le Donbass pourrait vider la région de ses habitants", a affirmé M. Zelensky, accusant les envahisseurs de chercher à "réduire en cendres" Severodonetsk et d'autres villes de la région.
Les forces russes procèdent à des "déportations" et des "tueries de masse de civils" dans le Donbass, a poursuivi M. Zelensky, dénonçant "une politique évidente de génocide menée par la Russie".
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