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Netanyahu menace le Liban de "destructions" comme à Gaza

 

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Le Premier ministre israélien a menacé mardi les Libanais de subir des "destructions" comme à Gaza s'ils ne "libéraient" pas leur pays du Hezbollah, au moment où Israël élargit son offensive terrestre contre le mouvement islamiste dans le sud du Liban.

Au premier anniversaire de l'attaque meurtrière du Hamas contre le territoire israélien, Benjamin Netanyahu avait promis lundi de poursuivre le combat jusqu'à la victoire contre le Hezbollah libanais et contre le mouvement islamiste palestinien, tous deux soutenus par l'Iran.

"Libérez votre pays du Hezbollah", a-t-il lancé mardi dans un message vidéo en anglais adressé aux Libanais, menaçant en cas contraire le Liban de connaître "des destructions et des souffrances comme celles que nous voyons à Gaza", où l'armée israélienne mène depuis un an une offensive qui a fait des dizaines de milliers de morts.

"Nous avons éliminé (Hassan) Nasrallah", le chef du Hezbollah tué le 27 septembre dans une frappe israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth "et le remplaçant de Nasrallah et le remplaçant de son remplaçant", a ajouté le Premier ministre, sans donner de noms.

Son ministre de la Défense, Yoav Gallant, avait affirmé peu avant que le Hezbollah était désormais "une organisation meurtrie et brisée", après les intenses frappes israéliennes qui l'ont visé.

Le ministre a par ailleurs reporté un voyage officiel prévu cette semaine à Washington. Il devait y rencontrer son homologue Lloyd Austin pour discuter de la situation au Moyen-Orient, au moment où Israël a dit préparer une réponse à l'attaque lancée par l'Iran avec 200 missiles, le 1er octobre, contre son territoire.

- Un tunnel "démantelé" -

L'armée israélienne, engagée depuis le 30 septembre dans une offensive terrestre dans le sud du Liban, a annoncé mardi qu'une quatrième division avait commencé à y être déployée et menait "des opérations limitées" contre le Hezbollah dans le sud-ouest du pays, bordant la Méditerranée.

Dans la ville côtière de Saïda, à 40 kilomètres au sud de Beyrouth, les bateaux de pêche sont restés à quai.

"Nous sommes des pêcheurs sans autre source de revenus et maintenant tout notre travail est arrêté", a témoigné Hamza Sonbol, un pêcheur.

Dans le même temps, Israël a mené des frappes aériennes sur le sud et l'est du Liban, ainsi que sur la banlieue sud de Beyrouth, les trois bastions du Hezbollah.

Dans la soirée, l'agence nationale d'information libanaise Ani a rapporté une série de frappes ayant causé des "destructions massives" dans la banlieue sud de la capitale.

En Syrie, une frappe israélienne a tué sept civils à Damas, dont des enfants, selon le gouvernement syrien. Une ONG a fait état de neuf morts et affirmé que la frappe avait visé un immeuble "fréquenté par des Gardiens de la Révolution iraniens et des membres du Hezbollah".

Malgré les coups infligés au Hezbollah et au Hamas, dont le chef, Ismaïl Haniyeh, a également été tué, ces mouvements continuent de tirer des roquettes contre Israël, frontalier au sud avec la bande de Gaza et au nord avec le Liban.

Après avoir revendiqué mardi des tirs de roquettes sur des sites militaires et sur la ville de Haïfa, dans le nord d'Israël, le Hezbollah a menacé d'intensifier ses attaques si les bombardements israéliens se poursuivaient sur le Liban.

Le mouvement islamiste a également affirmé avoir repoussé des soldats israéliens "infiltrés" dans le sud du Liban près d'une position de la Finul, la force de maintien de la paix de l'ONU.

"Nos capacités sont bonnes, contrairement à ce que dit l'ennemi qui prétend nous avoir affaiblis", a assuré Naïm Qassem, le numéro deux du Hezbollah, dans une allocution télévisée.

L'armée israélienne a annoncé mardi avoir "démantelé" un tunnel creusé par le Hezbollah à partir du sud du Liban sur une longueur de dix mètres à l'intérieur du territoire israélien.

Après avoir affaibli le Hamas lors de l'offensive lancée à Gaza en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023, l'armée a déplacé à la mi-septembre l'essentiel de ses opérations au Liban.

Israël cherche à éloigner le Hezbollah des zones frontalières du sud du Liban et à faire cesser ses tirs de roquettes vers le nord d'Israël pour permettre le retour dans cette région des quelque 60.000 habitants déplacés.

Depuis octobre 2023, plus de 2.000 personnes ont été tuées au Liban, dont plus de 1.110 depuis le début des bombardements israéliens massifs contre le Hezbollah le 23 septembre, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. Plus d'un million de personnes ont été déplacées.

- "Assez des massacres" -

Dans la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé mardi la mort de 17 Palestiniens, dont des enfants, dans une frappe sur une maison à Bureij, dans le centre.

"C'était comme un tremblement de terre. Tous les gens ici sont des civils et des enfants!", s'est exclamé Mohamed Abou Khader au milieu des ruines. "Nous voulons que la guerre s'arrête. Nous en avons assez des massacres".

Du côté israélien, l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens et incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.

Sur les 251 personnes enlevées, 97 sont toujours détenues à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

Au moins 41.965 Palestiniens ont été tués, en majorité des civils, dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Malgré le déplacement du coeur de la guerre vers le Liban, la crise humanitaire reste très aigüe dans le territoire assiégé, a témoigné Sarah Davies, une responsable du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) depuis le sud de la bande de Gaza.

Les habitants de Gaza "vivent toujours dans des tentes. Ils ne peuvent toujours pas rentrer chez eux. Ils ne savent toujours pas si leurs maisons sont encore debout. Ils luttent toujours pour nourrir leurs familles chaque jour, pour trouver de l'eau potable, pour trouver l'énergie nécessaire pour continuer à vivre", a raconté Sarah Davies à l'AFP.


 

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