L'Espagne est en proie a une canicule depuis plusieurs jours. Les fortes chaleurs devraient encore se prolonger, alors que le thermomètre a déjà affiché 45°. Certaines régions sont en alerte rouge.
La vague de chaleur qui envahit le sud-ouest de l'Europe depuis plusieurs jours devrait atteindre un pic jeudi en Espagne, où le thermomètre a déjà dépassé les 45 degrés mercredi, et au cours du weekend en France, essaimant des incendies sur son chemin.
La canicule devrait durer une semaine à dix jours, c'est-à-dire au moins jusqu'à dimanche et peut-être jusqu'en milieu de semaine prochaine.
"Pour jeudi, nous nous attendons à ce que ce soit la journée la plus chaude de cet épisode de vague de chaleur", a indiqué l'institut espagnol de prévisions météorologiques AEMET, s'attendant à ce que le thermomètre affiche un plus haut dans les vallées du Guadiana, du Guadalquivir et du Tage et que le centre de la péninsule soit écrasé sous 40 degrés.
Selon cette source, les températures minimales vont également continuer de grimper pour atteindre 24 à 26 degrés dans le sud et le centre du pays.
La quasi-totalité de l'Espagne a été placée mercredi en état d'alerte, à l'exception de l'archipel des Canaries. L'Andalousie (sud), l'Estrémadure (sud-ouest) et la Galice (nord-ouest) sont en alerte rouge.
Un maximum de 45,6°C a été enregistré à 17H30 (15H30 GMT) à Almonte en Andalousie, tandis que plusieurs villes du sud ont dépassé les 44°C, comme Séville, Cordoue ou Badajoz.
L'étau des températures devrait se desserrer en fin de semaine pour l'Espagne, en particulier pour le sud et l'ouest, tandis que la situation va rester difficile pour le nord-ouest le temps que la vague de chaleur s'évacue vers le nord. Vers la France, puis le Royaume-Uni
Le pic des températures devrait être atteint dimanche ou lundi en France, selon les prévisions mercredi de Météo-France.
"La France subit un épisode caniculaire qui deviendra intense entre dimanche et mardi", ont relevé les prévisionnistes. "Les températures baisseront progressivement par l'ouest à partir de mardi, mercredi."
"L'axe des températures les plus élevées s'étendra des Pyrénées au Pays de la Loire entre dimanche et lundi, avec des températures nocturnes qui ne redescendront pas en-dessous de 20 à 25°C et des températures la journée pouvant dépasser les 40°C en de nombreux endroits, et localement 42°C", ont-ils relevé.
Chaleur et flammes
Les régions les plus touchées devraient être le sud-ouest et la basse vallée du Rhône (sud-est) notamment.
Avec cette chaleur, de nombreux incendies sévissent dans le sud de l'Europe.
En Grèce, un hélicoptère qui tentait d'éteindre un feu de forêt à Samos s'est écrasé en mer Egée, a-t-on appris mercredi auprès des garde-côtes grecs.
"Il y a un rescapé et une opération de sauvetage est en cours pour retrouver les trois autres membres de l'équipage", a dit à l'AFP un responsable des garde-côtes.
Au Portugal, un incendie dans la nuit de mardi à mercredi a fait un mort dans la région d'Aveiro (nord), selon les services de secours. D'après le journal Correio da Manha, il s'agirait d'une femme d'une cinquantaine d'années.
Le centre du pays en proie aux flammes depuis jeudi reste le plus touché par les feux de forêt qui se sont de nouveau activés mardi après-midi, attisés par la chaleur et la force du vent.
"Nous vivons dans une région du monde où le changement climatique va systématiquement aggraver les conditions au cours des prochaines années", a insisté mardi le Premier ministre Antonio Costa.
Clare Nullis, porte-parole de l'Organisation météorologique mondiale à Genève, a alerté ces derniers jours sur une situation critique de "sols très, très secs" et sur l'impact des températures sur les glaciers des Alpes.
En France, deux incendies alimentés "par une végétation sèche, notamment les sous-bois" selon les autorités, ont ravagé depuis mardi après-midi 2.700 hectares de pins dans la région de Bordeaux (sud-ouest).
"On a deux feux compliqués", avec un "vent tournant sur les deux sites" à Landiras, près de Bordeaux, et à La Teste-de-Buch, près de la très touristique dune du Pilat, "qui oblige à réévaluer tout le temps le dispositif", a expliqué à l'AFP le commandant des pompiers, Matthieu Jomain.
L'intensité de cette seconde vague de chaleur à frapper le pays en un mois pourrait être "équivalente" à la canicule meurtrière d'août 2003 (avec près de 19.500 morts en France), a relevé Matthieu Sorel, climatologue à Météo-France. Elle avait duré deux semaines.
Les températures élevées devraient ensuite se propager à d'autres parties d'Europe occidentale ou centrale.
Au Royaume-Uni, l'agence météo (Met Office) a émis une alerte orange avant une vague de "chaleur extrême" à partir de dimanche avec des températures pouvant dépasser les 35 degrés.
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