Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est déclaré vendredi inquiet des liens tissés par Boko Haram avec le groupe jihadiste Etat islamique et a apporté son soutien à un sommet régional organisé samedi par le Nigeria.
Dans une déclaration unanime adoptée deux ans après l'enlèvement des lycéennes de Chibok, les 15 pays membres soulignent que "les activités de Boko Haram continuent de compromettre la paix et la stabilité en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale".
Ils se disent "alarmés par les liens entre Boko Haram et l'Etat islamique".
Le Conseil "se félicite de l'initiative capitale" prise par le président nigérian Muhammadu Buhari, d'organiser un Sommet régional sur la sécurité samedi à Abuja.
Cette réunion tentera "d'évaluer l'action régionale face à la menace que représente Boko Haram, et notamment d'adopter une stratégie d'ensemble pour gérer les répercussions de la crise sur la gouvernance, la sécurité, le développement et la situation socio-économique et humanitaire".
Le Conseil "exige que Boko Haram s'abstienne immédiatement et sans équivoque de toute violence" et qu'il libère immédiatement et sans condition toutes les personnes qu'il a enlevées.
Il considère que certaines des exactions de Boko Haram "pourraient constituer des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre" et se dit "gravement préoccupé par l'ampleur alarmante de la crise humanitaire (...) dans la région du bassin du lac Tchad".
Le Conseil se félicite que le Cameroun, le Niger, le Nigeria et le Tchad "aient repris de nombreux territoires" à Boko Haram, notamment en créant une Force multinationale mixte. Il "exhorte les Etats membres qui participent à cette Force à améliorer encore la coopération et la coordination militaires régionales".
Cette déclaration a été mise au point par les Etats-Unis pour soutenir l'initiative du président nigérian de convoquer un sommet.
A ce sommet participeront notamment le président français François Hollande, le seul président non africain présent, ainsi que le secrétaire d'Etat adjoint américain Antony Blinken et le chef de la diplomatie britannique Philip Hammond.
Les présidents du Niger, du Cameroun et du Tchad seront aussi présents à Abuja, ainsi que des dirigeants venus du Bénin, du Gabon, du Ghana, de Guinée équatoriale, du Sénégal et du Togo.
Les attaques de Boko Haram, qui sévit depuis 2009 dans le nord-est du Nigeria, ont fait plus de 20.000 morts, selon la Banque mondiale, empiétant au-delà des frontières, au Niger, Cameroun et Tchad.
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