La Société civile catalane (SCC) qui a convoqué dimanche une grande marche à Barcelone, entend montrer au monde que la Catalogne n'est pas synonyme d'indépendantisme, a déclaré à l'AFP son président Fernando Sanchez Costa.
Le dernier sondage du gouvernement régional catalan, séparatiste, montre que 48,3 % des Catalans sont opposés à l'indépendance et que 44% l'appuient.
Q. Quel est de but de la manifestation de dimanche, après celles de 2017 ?
R: - A la suite de la condamnation de neuf dirigeants indépendantistes, "nous avons vu un climat de violence inédit à Barcelone et en Espagne depuis des décennies. Il est important que nous sortions pour dire assez de violence et de confrontation. Et pour rappeler que nous, les anti-indépendantistes, sommes la majorité. C'est un message important pour la Catalogne, pour l'Espagne et le monde, où l'on confond souvent l'indépendantisme et la Catalogne".
Q: Qu'est-ce qui changé depuis la tentative de sécession de 2017?
R: "La différence fondamentale est que (...) personne en Catalogne ne croit plus que l'indépendance soit possible. La plus grande partie des séparatistes a compris qu'il faut passer à une autre étape et que la voie unilatérale est sans issue mais il y une autre partie, les dirigeants, surtout (le président de la région Quim) Torra et (son prédécesseur qui a fui en Belgique, Carles) Puigdemont, décidée à prolonger l'affrontement et la tension, par conviction et pour des motifs électoraux.
Ne persévérons pas dans la confrontation qui nous cause tant de torts. Parlons dans le respect de la loi, parlons surtout entre Catalans, en écoutant la majorité anti-indépendantiste qui se sent si loin des institutions catalanes".
P: Que proposez vous pour l'avenir?
R: "Il n'y a pas de recette magique. Ce qu'il faudrait ce sont des gestes, une politique de reconnaissance mutuelle. Que l'Espagne en tant que pays reconnaisse mieux sa pluralité interne --ce qui n'est pas facile, parce que la constitution espagnole est déjà beaucoup plus pluraliste (décentralisée NDLR) que les constitutions française, italienne ou allemande, mais on peut toujours progresser. Et qu'en Catalogne, le gouvernement autonome reconnaisse pour la première fois la pluralité interne. Nous devons tous faire un effort pour construire ensemble la Catalogne de l'avenir. Cette volonté de construire a toujours été interprétée comme une concession au nationalisme, et peut-être faut-il lui céder sur certains points (....), mais désormais il faudra écouter la majorité catalane non-indépendantiste qui a elle aussi les sentiments à fleur de peau".
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