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La Marseillaise, symbole du rassemblement contre le terrorisme

La Marseillaise, symbole du rassemblement contre le terrorisme
La Marseillaise avant Angleterre-France à Wembley, le 17 novembre 2015ADRIAN DENNIS
 
 

Entonnée spontanément lors des hommages aux victimes ou dans les écoles, reprise en chœur dans le monde, la Marseillaise est devenue depuis les attentats un symbole de rassemblement face au terrorisme, comme les couleurs bleu-blanc-rouge affichées sur les monuments.

L'hymne et le drapeau, ces deux emblèmes de la République, ont longtemps été considérés avec méfiance par une partie des Français qui les associaient à un nationalisme étriqué. Ils unissent aujourd'hui la plupart des citoyens.

Les parlementaires réunis en Congrès lundi à Versailles se sont bien sûr levés pour entonner le chant composé par Rouget de Lisle en 1792, à l'issue du discours du chef de l'Etat. Mais dans toute la France, l'hymne, parfois critiqué aussi pour son caractère belliqueux, est désormais repris par la foule en hommage aux 129 morts des attentats. Des lycéens et des collégiens ont entonné la Marseillaise spontanément dans la cours de leurs établissements après la minute de silence observée lundi.

Depuis le début de la semaine, les représentations à l'Opéra de Paris débutent par une minute de silence suivie de la Marseillaise, chantée par les milliers de spectateurs.

A New York, dès samedi soir, Placido Domingo et l'orchestre du Metropolitan Opera avaient fait retentir l'hymne national français, en version originale, avant la représentation de la Tosca.

La troupe de la Comédie-Française a prévu de la chanter mercredi soir, à l'issue de sa représentation.

La Marseillaise "réveille l'espoir, c'est presque comme chanter quelque chose des Beatles", note l'historien et sociologue britannique Theodore Zeldin.

- Drapeau sur les profils Facebook -

"Depuis les attentats à Paris, l'hymne français est omniprésent", écrit le New York Times mercredi. Il a retenti mardi au Parlement européen.

Une des plus spectaculaires illustrations de ce phénomène a été observée mardi soir au stade londonien de Wembley quand les 70.000 spectateurs du match amical Angleterre-France ont chanté l'hymne à l’unisson, suivant les paroles affichées sur des écrans géants. La presse britannique avait aussi fourni le texte à ses lecteurs et une journaliste avait pensé à poster une version phonétique.

Ce week-end, des monuments et bâtiments du monde entier se sont aussi illuminés aux couleurs du drapeau tricolore. En France, centres sportifs, centres commerciaux et sièges d'entreprises se sont aussi parés des trois couleurs. La Tour Eiffel, symbole de Paris, est illuminée en bleu-blanc-rouge chaque soir depuis lundi et le restera jusqu'à une heure du matin jeudi.

Le célèbre cabaret Crazy Horse a même modifié son tableau légendaire, "La Relève de la garde". Le temps de ce numéro, qui ouvre la revue, les danseuses évoluent dans des halos bleu-blanc-rouge exceptionnellement sur l'air de la Marseillaise.

Facebook a, lui, invité ses utilisateurs dans le monde à couvrir leur photo de profil d'un drapeau tricolore translucide. Une initiative reprise aussi sur Twitter, mais dénoncée par certains internautes, la jugeant trop centrée sur la France.

Samedi soir, sur France 2, l'ancien footballeur Vikash Dhorasoo s'est fait le porte-parole de ces réfractaires.

"Je pense qu’on peut être Français sans connaître la Marseillaise, sans connaître son drapeau, sans bouffer français", a-t-il dit. "Le drapeau, la Marseillaise, ces symboles-là ne me conviennent pas", a-t-il insisté.

La Marseillaise, hymne national depuis 1879, est à l'origine un chant de guerre révolutionnaire autant qu'un hymne à la liberté.

Certaines paroles, notamment "Qu'un sang impur abreuve nos sillons", ont souvent été critiquées même si, selon des historiens, ce "sang impur" est en fait celui des révolutionnaires par opposition au "sang bleu", "noble et pur" des aristocrates.


 

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