En ce moment
 
 

La propagation du coronavirus s'"accélère" au Royaume-Uni

La propagation du coronavirus s'"accélère" au Royaume-Uni
Dans les rues d'un marché à Londres, le 22 mars 2020DANIEL LEAL-OLIVAS
 
 

La propagation du Covid-19 "s'accélère" au Royaume-Uni qui est désormais menacé de subir la même crise qu'en Italie si la population ne respecte pas les consignes de distanciation sociale, a prévenu dimanche le gouvernement.

"Les chiffres sont très frappants et ils s'accélèrent. Nous ne sommes qu'à quelques semaines - deux ou trois - de l'Italie. Les Italiens ont un superbe système de santé. Et pourtant, leurs médecins et leurs infirmières ont été complètement dépassés par la demande", a mis en garde le Premier ministre Boris Johnson dans un message relayé par plusieurs journaux.

"Le public n'en a peut-être pas conscience mais la situation est déjà mauvaise à Londres", a expliqué le Dr Andrea Collins, maître de conférences clinique en médecine respiratoire à la Liverpool School of Tropical Medicine, dans un communiqué. "Les unités de soins intensifs de la capitale sont remplies de cas suspects ou confirmés de Covid-19 et bon nombre de ceux qui sont soignés ont moins de 50 ans".

Cette semaine, un grand hôpital londonien, le Northwick Park Hospital, a déclaré un "incident critique" en raison d'un afflux de patients atteints par le nouveau coronavirus.

Tandis que nombre de Britanniques continuent de sortir de chez eux, Boris Johnson a appelé ses compatriotes à un "effort national collectif", pour ralentir la diffusion du virus, qui a fait 233 morts au Royaume-Uni, faute de quoi le service public de santé "sera submergé de la même manière" qu'en Italie, a-t-il relevé.

- Foules dans les parcs -

Le National Trust, chargé de la protection du patrimoine historique et naturel britannique, a annoncé fermer ses parcs et jardins. A Londres, les célèbres Kew Gardens vont rester portes closes mais les parcs royaux demeurent ouverts et ont pressé sur Twitter les gens de garder leurs distances après avoir observé des "scènes de foules" samedi. Le maire Sadiq Khan a supplié les Londoniens d'éviter les contacts sinon "davantage de personnes mourront", a-t-il déclaré dimanche à la BBC.

Le gouvernement, qui avait déjà demandé aux Britanniques d'éviter tout contact ou déplacement "non essentiel", a pressé dimanche 1,5 million de personnes fragiles vivant en Angleterre de ne plus sortir de chez elles pendant au moins trois mois.

Boris Johnson a aussi enjoint les Britanniques qui célèbrent la fête des mères dimanche de ne pas rendre visite à celles-ci mais de les contacter au téléphone ou par appel vidéo.

Le service public de santé va joindre les personnes identifiées comme vulnérables (malades du cancer du sang ou de la moelle osseuse, personnes transplantées ou atteintes de mucoviscidose ou de bronchite chronique sévère, entre autres), a déclaré le Dr Paul Johnstone, le directeur de Public Health England, cité dans un communiqué.

"Si vous recevez une lettre, il est d'une importance vitale que vous (...) ne participiez pas à des rassemblements avec des amis ou de la famille, ne sortiez pas pour faire vos courses, pour vos loisirs ou pour voyager", a-t-il ajouté. Des provisions et des médicaments pourront être livrés.

Face à la propagation du virus, le gouvernement a ordonné juste avant le week-end la fermeture des écoles, pubs, restaurants, théâtres, cinémas et salles de sport.

Selon le journal français Libération, M. Johnson a pris ces mesures après que le président français Emmanuel Macron l'eut menacé de fermer les frontières entre la France et le Royaume-Uni s'il n'agissait pas pour enrayer la progression de la pandémie, ce qu'a démenti Downing Street.

"Comme l'a indiqué vendredi le Premier ministre, ces nouvelles mesures ont été prises sur la base d'avis scientifiques et dans la foulée du plan d'action du gouvernement établi il y a deux semaines", a déclaré un porte parole de Downing Street.

Bien que le gouvernement ne "[veuille] pas emprunter la voie" du confinement, si les Britanniques ne respectent pas les consignes, il "étudiera d'autres options", a prévenu dimanche sur la chaîne de télévision Sky News le ministre du Logement, Robert Jenrick.


 

Vos commentaires