La Russie a envoyé dimanche à Bruxelles un avion spécial pour rapatrier des diplomates expulsés par la Belgique (21) et les Pays-Bas (17) pour leur implication dans des opérations d'espionnage, ainsi que les membres de leur famille, a-t-on appris de sources concordantes.
Cet appareil, un quadriréacteur Iliouchine Il-96 appartenant à la flotte "Rossiya" d'avions de transport VIP de la force aérienne russe, a effectué une brève escale, d'environ 10h20 à 13h15, à l'aéroport de Zaventem après avoir fait un immense détour par le nord. En provenance de Moscou, il a ainsi évité les espaces aériens finlandais, norvégien, britannique, danois et néerlandais - fermés aux avions russes à la suite de l'invasion de l'Ukraine par Moscou -, selon des sites aéronautiques spécialisés.
"Une autorisation spéciale a été accordée" aux autorités russes pour ce vol, a précisé un porte-parole du Service public fédéral (SPF) Affaires étrangères, Wouter Poels, à l'agence Belga. Il n'a pas précisé combien de passagers au total se trouvaient à bord de ce vol, opéré par un Il-96 immatriculé RA-96014 et affecté à la flotte gouvernementale russe.
L'Iliouchine devait en principe rapatrier les 21 diplomates russes que le gouvernement fédéral a décidé d'expulser pour leur implication dans des opérations d'espionnage et d'influence menaçant la sécurité du pays, selon l'expression utilisée le 29 mars à la Chambre par la ministre des Affaires étrangères, Sophie Wilmès (MR). Parmi eux figure le consul général russe à Anvers, Georgy Kuznetsov, selon la presse flamande. Des membres des familles se trouvaient également à bord.
De nombreux diplomates russes expulsés en Europe
Les Pays-Bas ont aussi annoncé le même jour l'expulsion de 17 "espions russes", selon le chef de la diplomatie néerlandaise, Wopke Hoekstra, cité par l'agence de presse ANP.
Dans les deux cas, les ressortissants russes disposaient de deux semaines pour quitter la Belgique ou les Pays-Bas, alors que plusieurs autres pays européens ont également expulsé des diplomates - 35 en France, une quarantaine en Allemagne, douze en Grèce, quatre en Autriche,... soit près de 200 au total, dont également 19 membres de la représentation russe auprès de l'Union européenne à Bruxelles. Un autre vol spécial devrait avoir lieu dans les prochains jours pour le rapatriement des diplomates et membres de leur famille déclarés persona non grata par l'UE et basés à Bruxelles, ainsi que par l'Italie, a-t-on indiqué de source diplomatique.
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