La Turquie a commencé ce lundi à expulser des membres étrangers du groupe Etat islamique (EI) qu'elle détient, annonçant le renvoi d'un djihadiste américain et la prochaine expulsion d'une vingtaine d'autres. La Belgique n'a pas encore été informée.
La Turquie a commencé ce lundi à expulser des membres étrangers du groupe Etat islamique (EI) qu'elle détient, annonçant le renvoi d'un djihadiste américain et la prochaine expulsion de 24 autres, dont 11 Français et 10 Allemands. Le parquet fédéral belge n'a pas reçu, à ce stade, d'information de la part des autorités turques sur l'éventuelle extradition d'étrangers de l'EI détenus en Turquie.
"Un terroriste étranger américain a été déporté de Turquie après que toutes les démarches ont été complétées", a déclaré le porte-parole du ministère Ismail Catakli, sans préciser vers quelle destination. Selon lui deux autres djihadistes, l'un allemand et le second de nationalité danoise, devraient également être renvoyés ce lundi vers leur pays. Sept autres "terroristes étrangers d'origine allemande seront déportés jeudi", a-t-il ajouté, cité par l'agence étatique Anadolu.
Des démarches sont en cours en vue du prochain renvoi de 15 autres djihadistes: 11 Français, deux Allemands, et deux Irlandais, selon la même source.
Et la Belgique ?
La Belgique n'a pas reçu, à ce jour, d'information concernant ce mouvement d'expulsions. Le parquet fédéral indique en effet ce lundi ne pas avoir reçu de message en ce sens de la part de la Turquie. La Belgique serait concernée jusqu'à présent pour au moins un de ses ressortissants.
Le début d'expulsion de djihadistes étrangers à partir de ce lundi avait été annoncé vendredi par le ministre turc de l'Intérieur Süleyman Soylu. "Pas besoin de courir dans tous les sens: nous allons vous renvoyer les membres de l'EI. Ils sont à vous, faites-en ce que vous voudrez", avait-il déclaré lors d'un discours à Ankara. Le ministre turc n'avait pas précisé quels étaient les pays concernés par cette mesure, mais s'était notamment adressé à l'"Europe" pendant son discours.
Longtemps soupçonnée d'avoir laissé les djihadistes traverser sa frontière pour rejoindre la Syrie après le début du conflit qui déchire ce pays depuis 2011, la Turquie, frappée par plusieurs attentats commis par l'EI, a rejoint en 2015 la coalition antidjihadiste. Mais Ankara a été accusé ces dernières semaines d'affaiblir la lutte contre les éléments dispersés de l'EI en lançant, le 9 octobre, une offensive contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), fer de lance du combat contre l'organisation djihadiste.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a indiqué vendredi que la Turquie avait capturé 287 personnes qui s'étaient échappées de prison pour membres de l'EI en Syrie après le déclenchement de l'offensive d'Ankara.
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