Des ordres supplémentaires d'évacuation ont été émis jeudi face à la propagation du Dixie Fire, un gigantesque incendie en Californie qui a ravagé la veille une localité du nord de l'Etat, tordant des lampadaires sous la chaleur et détruisant plusieurs bâtiments historiques.
Greenville, environ 800 habitants, a été engloutie par les flammes du Dixie Fire dans la nuit de mercredi à jeudi.
"La majorité du centre ville de Greenville a été complètement détruite", a tweeté le photographe Stuart Palley, photos à l'appui. "Mon coeur est brisé pour cette belle petite ville".
Ce brasier dévaste la Californie septentrionale depuis trois semaines, attisé par des vents continus et par les effets du changement climatique, notamment une chaleur étouffante et une sécheresse alarmante dans la région. Il a désormais parcouru plus de 110.000 hectares.
"Nous avons fait tout ce que nous avons pu", a déclaré le porte-parole des pompiers du secteur Mitch Matlow à des journalistes. "Parfois, cela ne suffit pas".
Des clichés d'un photographe de l'AFP montrent des lampadaires métalliques pliés en deux par la chaleur de l'incendie et quelques rares structures encore debout.
Une station-service, un hôtel et un bar ont été détruits, de même que certains bâtiments vieux de plus d'un siècle, dans cette ville construite lors de la ruée vers l'or californien au milieu du 19e siècle.
Le feu a atteint Greenville à environ 16H00 mercredi (23H00 GMT), selon Jake Cagle, chef de section au sein de l'équipe de gestion de crise.
Dans une vidéo publiée mercredi soir, il a indiqué que les pompiers étaient retardés par des personnes ne suivant pas les ordres d'évacuation, les obligeant à sacrifier du temps et des ressources pour leur venir en aide.
"Nous avons des pompiers qui se retrouvent face à des armes braquées sur eux, à cause de personnes qui ne veulent pas évacuer", a expliqué M. Cagle.
Quelque 2.000 habitants de Californie avaient été appelés mercredi à évacuer "immédiatement" leur domicile à l'approche des flammes. Les autorités ont par ailleurs demandé jeudi aux habitants des villes de Taylorsville et Westwood, situées au sud et au nord de Greenville, de quitter leur domicile pour se protéger.
Le Dixie Fire est si vaste qu'il est à l'origine de ses propres phénomènes climatiques.
- "Danger imminent" -
"Si vous êtes restés, vous devriez évacuer vers l'est, immédiatement!", avait tweeté le bureau du shérif du comté de Plumas, en s'adressant aux habitants des localités de Greenville et de Chester.
"Si vous êtes toujours sur le secteur de Greenville, vous êtes en danger imminent et vous devez partir maintenant!", avait-il ajouté dans un second message, en précisant: "Si vous restez, les secours pourraient ne pas réussir à vous venir en aide."
Le nombre d'hectares ayant brûlé en Californie était en hausse de 250% fin juillet par rapport à 2020, qui était déjà la pire année en matière d'incendies dans l'histoire récente de l'Etat.
Le Dixie Fire rappelle douloureusement le Paradise Fire de 2018, incendie le plus mortel pour la Californie ces dernières années.
Des lignes électriques défectueuses, qui parcouraient la ville septentrionale de Paradise, avaient provoqué ce brasier, tuant 86 personnes.
Le fournisseur d'énergie Pacific Gas and Electric (PG&E), plus grande compagnie d'énergie de Californie, a plaidé coupable.
Les équipements de PG&E sont à nouveau mis en cause pour le Dixie Fire, après qu'un arbre est tombé sur un câble d'alimentation le jour où l'incendie a démarré.
L'entreprise a annoncé fin juillet qu'elle enfouirait ses 16.000 km de câbles électriques afin d'éviter que ses équipements soient à l'origine de nouveaux incendies dévastateurs.
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