Le gouvernement a chargé l'organisme de réflexion France Stratégie d'étudier le coût économique des discriminations, avant de lancer, en 2016, une campagne de "testing" auprès des entreprises, ont annoncé vendredi les ministres du Travail et de la Ville.
"Discriminer, c'est aussi une aberration économique, car c'est exclure des personnes compétentes, motivées, parfois les plus qualifiées pour un poste. C'est donc un coût en matière de performance pour les entreprises", a estimé la ministre du Travail, Myriam El Khomri, dans un communiqué.
France Stratégie, organisme placé sous la tutelle de Matignon, a donc été saisi d'une étude sur "le coût économique des discriminations".
Avec le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports Patrick Kanner, Mme El Khomri a réuni les acteurs de la lutte contre les discriminations au recrutement et dans l'entreprise (partenaires sociaux, associations, acteurs de l'accès à l'emploi, etc.), pour dresser un premier bilan "positif" des 13 mesures annoncées en mai dernier par le gouvernement.
"Il nous faut redoubler d'énergie pour rassembler les Français. Le travail entrepris depuis un an va dans ce sens", a estimé Patrick Kanner.
Une campagne de "testing", via l'envoi de CV, qui avait été annoncée fin octobre par Manuel Valls, sera lancée au premier trimestre 2016, a-t-on précisé au ministère du Travail. Elle visera à "favoriser une prise de conscience de la part des entreprises".
Dans un essai paru en octobre intitulé "Talents gâchés", Marie-Cécile Naves, collaboratrice de France Stratégie (co-auteure avec Virginie Martin), fait le constat que la discrimination coûte cher à la société française: 10 milliards d'euros de manque à gagner, selon les auteurs, car l'Etat investit et forme une jeunesse qui, faute d'embauche, en grande partie à cause de la "discrimination généralisée", ne "contribue pas à produire la richesse du pays".
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