Le procès aux assises des attentats de janvier 2015, les premiers de la vague d'attaques jihadistes ayant frappé la France, est prévu du 4 mai au 10 juillet 2020 à Paris, a appris l'AFP mercredi auprès d'avocats et d'une source judiciaire.
Quatorze suspects doivent comparaître devant une cour d'assises spéciale qui siègera, pour des raisons logistiques, au nouveau tribunal de Paris, porte de Clichy et non, comme à l'accoutumée, dans le palais de justice de l'île de la Cité.
Ils sont soupçonnés à des degrés divers de soutien logistique aux frères Kouachi et Amédy Coulibaly, auteurs des attaques qui ont visé la rédaction de Charlie Hebdo, une policière municipale à Montrouge et le supermarché parisien Hyper Cacher, faisant 17 morts.
Il s'agit du premier procès organisé pour un attentat jihadiste commis en France depuis celui qui s'était tenu en 2017 pour les tueries perpétrées par Mohamed Merah cinq années plus tôt.
Le 7 janvier 2015, les frères Chérif et Saïd Kouachi ont tué 12 personnes dans l'attaque de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo à Paris avant de prendre la fuite. Le lendemain, Amédy Coulibaly a tué une policière municipale à Montrouge, près de Paris, puis le 9 janvier, il a tué quatre hommes, tous juifs, lors de la prise d'otages du magasin Hyper Cacher, dans l'Est parisien.
Il est mort sur place dans un assaut policier, les frères Kouachi ayant été eux tués peu avant dans une imprimerie où ils s'étaient retranchés, à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne).
Les quatorze accusés seront jugés par une cour d'assises spéciale, uniquement composée de magistrats, mais trois d'entre eux, visés par un mandat d'arrêt, manquent à l'appel. Leur mort en zone irako-syrienne, évoquée par plusieurs sources, n'a jamais été officiellement confirmée.
Les magistrats du pôle antiterroriste du tribunal de Paris poursuivent dans une enquête distincte les investigations sur les soutiens dont ont bénéficié les frères Kouachi depuis le Yemen, où l'un deux s'était rendu en 2011.
L'attaque visant Charlie Hebdo avait en effet été revendiquée du Yemen par Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), dont un cadre proche des deux frères, Peter Cherif, a été arrêté le 16 décembre à Djibouti et remis à la France. Il a été mis en examen dans ce volet en juillet, sa possible implication ne sera pas examinée lors du procès de 2020.
Au total, la vague d'attentats perpétrés en France depuis janvier 2015 a fait 255 morts.
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