L'épidémie de Zika, bénigne en apparence mais soupçonnée de provoquer une grave malformation congénitale, "se propage de manière explosive" sur le continent américain, a annoncé jeudi la directrice générale de l'OMS, qui a annoncé une réunion du comité d'urgence le 1er février. Des pays européens pourraient déjà être touchés.
L'épidémie la plus médiatique de ce début d'année 2016 est sans conteste celle propagée par des moutisques porteurs du virus Zika. "Le virus a été détecté l'an dernier dans la région des Amériques, où il se propage de manière explosive", a déclaré Margaret Chan lors d'une réunion d'information aux Etats membres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à Genève.
Actuellement, "des cas ont été notifiés dans 23 pays et territoires dans la région. Le niveau d'alerte est extrêmement élevé", a-t-elle ajouté.
Plusieurs pays d'Europe viennent également de découvrir des cas suspects. Parmi eux, les Antilles françaises, l'Italie, le Portugal, le Royaume-Uni, la Suisse, les Pays-Bas et le Danemark.
Réunion d'urgence
Face à la gravité de la situation, Mme Chan a décidé de convoquer un comité d'urgence le 1er février. Les experts devront décider si l'épidémie constitue "une urgence de santé publique de portée internationale", a précisé l'OMS dans un communiqué. L'organisation est particulièrement inquiète du fait de "la possibilité d'une propagation au niveau international".
L'OMS craint par ailleurs une "association probable de l'infection avec des malformations congénitales et des syndromes neurologiques", mais aussi "le manque d'immunité parmi la population vivant dans les régions nouvellement infectées" et "l'absence de vaccins, de traitements spécifiques et de tests de diagnostic rapides".
El Nino empire les choses
"En outre", a souligné Mme Chan, "la situation découlant d'El Nino (phénomène climatique particulièrement puissant depuis 2015) devrait cette année accroître le nombre de moustiques".
En Amérique latine, le pays le plus touché par le Zika est le Brésil.
Même si le lien causal direct entre virus et complications - comme la microcéphalie - n'a pour le moment pas été établi, la Colombie, le Salvador, l'Equateur, le Brésil et la Jamaïque recommandent désormais aux femmes de ne pas tomber enceintes.
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