L'étendue de la richesse des 26 principaux milliardaires a encore augmenté l'an passé de 12%, soit 2,5 milliards de dollars par an. Parallèlement, les moyens dont disposent les 3,8 milliards de personnes les plus pauvres qui composent la moitié de la population ont diminué de 11%.
L'ONG Oxfam a présenté lundi ces chiffres de l'injustice économique en marge du Forum économique mondial qui se tient jusqu'à vendredi à Davos en Suisse. L'association exige plus de justice fiscale de la part des dirigeants mondiaux lors de leur grand rendez-vous économique auquel participe le Premier ministre belge Charles Michel.
Selon Oxfam, le nombre de milliardaires a doublé depuis la crise financière, à tel point qu'entre 2017 et 2018, une nouvelle fortune à 10 chiffres est établie tous les deux jours.
"Pourtant les super riches et les multinationales paient moins de taxes que l'an passé", dénonce l'ONG. "Le plus haut taux d'imposition des fortunes dans les pays riches est passé de 62% dans les années 1970 à peine 38% en 2013. Le taux d'imposition moyen dans les autres pays est de 28%. Le taux moyen d'imposition des sociétés dans les pays riches est passé de 49% en 1981 à 26% en 2015", poursuit l'association.
À peine 4% des revenus d'imposition récoltés en 2015, étaient issus des impôts sur la fortune, observe encore Oxfam. "Une taxation supplémentaire de 0,5% sur la fortune d'1% des plus riches pourrait pourtant rapporter annuellement les montants nécessaires au financement de l'enseignement de 262 millions d'enfants qui n'ont pas accès à l'école à ce jour et à financer les soins de santé qui pourraient éviter la mort de plus de trois millions de personnes." "Si la tendance était inversée, la plupart des gouvernements auraient suffisamment de ressources pour financer les services publics", en conclut l'ONG qui estime que "la richesse est tout particulièrement sous-taxée".
L'écart croissant entre les riches et les pauvres freine la lutte contre la pauvreté, est dommageable pour l'économie et mène le monde vers davantage de troubles sociaux, pointe encore le rapport.
Oxfam suggère qu'il est grand temps d'assurer un tournant: "Les élus du monde entier portent la responsabilité de règles fiscales favorisant l'inégalité et doivent s'attaquer de manière plus approfondie à l'évasion fiscale", a commenté Maaike Vanmeerhaeghe, responsable des politiques sur les inégalités chez Oxfam-Solidarité.
En faisant en sorte que les grandes entreprises et les super riches "paient leur juste part d'impôt", de l'argent est libéré pour investir dans les soins de santé et l'éducation. "Les gouvernements doivent construire un avenir meilleur pour tous et non pour un petit groupe de privilégiés."
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