Patrick Dupriez, ancien co-président d'Ecolo, était l'invité de Fabrice Grosfilley ce matin sur Bel RTL. Il a notamment abordé les incendies qui touchent en ce moment la forêt amazonienne.
Fabrice Grosfilley: Le G7, le groupe des 7 pays les plus industrialisés au monde, se réunit à Biarritz. Les dirigeants du G7 s'émeuvent de l'incendie au Brésil, ont-ils raison de le faire ?
Patrick Dupriez: "S'émouvoir, c'est bien. Critiquer Bolsonaro, c'est bien. Mais il faut bien se rendre compte que nous sommes dans une situation qui est dramatique. Au Brésil, il y a plus de feux de forêt aujourd'hui que ces dernières années, même si ça fait des décennies que la déforestation de l'Amazonie est en cours, mais aussi dans le bassin du Congo ou en Indonésie. On estime aujourd'hui que 20% des émissions de CO2 dans le monde, sont liées aux feux de forêt. Et Bolsonaro, le président du Brésil, a carrément libéré le travail de défrichement de l'Amazonie et c'est absolument dramatique."
Fabrice Grosfilley: Devrait-on poursuivre ceux qui déclenchent les incendies ?
Patrick Dupriez: "Il faut se dire trois choses. Premièrement, ces incendies, destinés à produire du soja et de la viande, sont aussi liés à notre agriculture chez nous, notre agriculture industrielle, notre mode alimentaire. Et il faut le changer. On doit arrêter de manger de la viande brésilienne, mais aussi de la viande industrielle nourrie avec du soja OGM qui vient, entre autres, du Brésil. Cela nous concerne nous, individuellement et collectivement. Deuxièmement, la pression diplomatique doit être maximale. On doit arrêter de signer des accords diplomatiques avec Bolsonaro et d'autres, alors qu'ils ne respectent pas les engagements diplomatiques et environnementaux. Troisièmement, quand on a des destructions aussi massives d'écosystèmes fondamentaux pour la survie de l'humanité, on doit pouvoir considérer qu'il y a un crime contre l'humanité. Notre droit international manque aujourd'hui d'outils pour poursuivre ce genre de crime. Je plaide, avec d'autres, pour que la Cour pénale internationale puisse aussi poursuivre ce qu'on appelle les écocides, des atteintes majeures à l'environnement à partir du moment où il y a des conséquences pour l'humanité."
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