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Les renseignements britanniques mêlés à l'assassinat de Lumumba?

 
 

Le service de renseignement britannique MI6 a joué un rôle dans l'assassinat du premier Premier ministre du Congo indépendant, Patrice Emery Lumumba, en janvier 1961, a révélé un Lord, David Edward Lea, dans un courrier des lecteurs de la 'London Review of Books' (LRB) resté presque inaperçu, selon un journal indien 'The Hindu'.

Ce lord fait état d'une conversation avec l'ex-première secrétaire de l'ambassade britannique à Léopoldville (actuellement Kinshasa), de 1959 à 1961, Daphne Park - une fonction liée à celle de poste du MI6 au Congo durant cette période entourant l'indépendance de l'ex-colonie belge. "Nous avions (quelque chose à voir avec l'enlèvement de Patrice Lumumba). Je l'ai organisé", a affirmé Mme Park à ce parlementaire avec lequel elle prenait le thé.

"Je n'ai rien à ajouter"

Selon Lord Lea, l'ancienne diplomate-espionne a expliqué que si l'Occident n'intervenait pas, Lumumba aurait remis les riches ressources minérales du Congo (devenu la République démocratique du Congo) "aux Russes" (l'Union soviétique en fait). Interrogé par 'The Hindu', Lord Lea a confirmé le contenu de sa lettre à la LRB, précisant que la conversation avec Mme Park - entre-temps devenue baronne Park of Monmouth - a eu lieu quelques mois avant sa mort en 2010. "C'est la conversation que j'ai eue avec elle et c'est ce qu'elle m'a raconté. Je n'ai rien à ajouter", a-t-il précisé.

L'ombre de la CIA

Premier chef du gouvernement congolais après l'indépendance, de juin à septembre 1960, Patrice Lumumba avait été révoqué par le président Joseph Kasa-Vubu. Après la prise du pouvoir par Joseph-Désiré Mobutu, mi-septembre, Lumumba a été fait prisonnier puis transféré au Katanga (sud-est), région minière qui avait fait sécession avec le soutien de la Belgique. Il y a été assassiné, le 17 janvier 1961.

En pleine guerre froide, l'ombre de la CIA a plané sur l'opération. En 2001 une commission d'enquête parlementaire belge a conclu à la "responsabilité morale" de la Belgique qui a présenté ses excuses au Congo.


 

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