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Les victimes de l'incendie du parc aquatique de Taïwan luttent pour survivre à leurs brûlures: "Quoi qu'il arrive, sa vie est foutue"

Les victimes de l'incendie du parc aquatique de Taïwan luttent pour survivre à leurs brûlures: "Quoi qu'il arrive, sa vie est foutue"
 
 

Michael Chu ne quitte plus le chevet de sa fille Julie, brûlée à 70%. "Son coeur s'est presque arrêté de battre", soupire le père de cette adolescente de 18 ans. "Nous lui avons parlé, la suppliant de ne pas se laisser emporter par le diable, qu'elle devait se battre pour vivre".

Les seules parties de son corps préservées du feu étaient couvertes par son maillot deux-pièces. La plupart du temps , elle devra subir encore plusieurs interventions chirurgicales pour ôter la peau meurtrie.

Les médecins réservent leur pronostic: chaque opération comporte un risque important d'infection. Quoi qu'il arrive, "sa vie est foutue", déplore son père. "Elle ne va plus à l'école, elle ne pourra pas travailler, elle ne pourra pas non plus se marier".

"Nous n'avons jamais vu cela"

La tragédie survenue dans le parc de jeux d'eau Formosa Fun Coast à New Taipei City, commune formant une couronne autour de la capitale Taipei, est inédite à Taïwan. "Nous n'avions jamais vu cela. Autant de personnes avec des telles brûlures", constate Chao You-chen, directeur de l'hôpital Tzu Chi à Taipei.

Submergés, les services des grands brûlés ont fait appel à des spécialistes japonais et importé des mètres de peau pour réaliser des greffes. "Nous devons nous assurer qu'elles ne contractent pas d'infections et que les greffes soient réussies", souligne M. Chao dont 150 employés se consacrent entièrement aux victimes du 28 juin.


L'amputation ou la mort

Huang Po-wei, un jeune étudiant de 22 ans brûlé à 95%, s'est résolu à l'amputation de ses deux jambes sous le genou. "Il a un fort désir de vivre", explique son chirurgien, Lin Huang-chi. "Il savait que sinon il ne survivrait pas".

Les raisons de l'incendie n'ont pas encore été déterminées mais l'enquête s'oriente vers une mise en cause des organisateurs de l'événement pour négligence.

Trois personnes, soupçonnées d'avoir manqué à leurs obligations de sécurité, ont été entendues puis libérées sous caution. Parmi elles, le promoteur de la soirée et deux techniciens. Six autres font l'objet d'une enquête dont le directeur et le président du conseil d'administration du parc de loisirs.


Le gouvernement couvrera les frais médicaux

Le gouvernement s'est engagé à couvrir les frais médicaux des victimes et la justice a saisi des avoirs du parc pour le cas où il serait condamné à verser des dommages.


 

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