Au moins 76 cadavres ont été récupérés et 198 personnes sauvées au large de la Libye après le naufrage jeudi d'un bateau qui transportait environ 300 migrants, a indiqué vendredi à l'AFP un porte-parole du Croissant rouge dans un nouveau bilan.
A Genève, le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a dit craindre un bilan plus lourd car 200 personnes seraient encore portées disparues après le naufrage de cette embarcation et celui d'un autre bateau dans le même secteur des côtes libyennes.
"Jusqu'à présent, 76 cadavres ont été repêchés et 198 personnes ont été secourues", a déclaré à l'AFP un porte-parole du Croissant rouge, Mohammed al-Masrati.
"Il y a toujours des disparus, des dizaines, mais on ne connaît pas leur nombre" exact, a-t-il ajouté.
Un responsable des gardes-côtes libyens avait fait état jeudi soir d'au moins 30 morts et de dizaines de disparus dans ce naufrage au large de la ville de Zouara, à près de 160 km à l'ouest de Tripoli.
Il avait indiqué que de nombreuses personnes à bord du bateau venaient "de pays africains".
Le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a évoqué vendredi à Genève le naufrage de deux bateaux au large de Zouara, transportant un total de 500 personnes.
"Nous croyons que 200 d'entre elles sont encore portées disparues, nous craignons qu'elles soient mortes", a déclaré la porte-parole Melissa Fleming. "Notre bureau en Libye est en train de vérifier avec les gardes-côtes."
Des équipes du Croissant-Rouge libyen étaient jeudi à la recherche de corps échoués sur la plage de Zouara, où des chaussures, des vêtements et des bouteilles en plastique rejetés par la mer étaient visibles sur le sable, a constaté un journaliste de l'AFP.
Au premier corps trouvé, le personnel de recherche a enfilé combinaison blanche, masque et des chaussures bleues, puis enveloppé la dépouille dans un sac plastique orange avant de la diriger vers une ambulance.
Selon le chef de cette opération, Seddik Said, des survivants ont indiqué aux équipes de sauvetage qu'il y avait environ 400 personnes sur le bateau secouru jeudi matin au large de Zouara mais qu'une autre petite embarcation avait fait naufrage la veille avec environ 60 personnes à bord.
"C'est difficile d'avoir les chiffres exacts, même celui des morts, a ajouté M. Saïd. On peut seulement fournir le nombre de personnes que nous avons retrouvées mortes".
"Nous menons des missions similaires chaque semaine désormais, a-t-il ajouté. Des dizaines de personnes meurent au large de cette plage chaque semaine".
Un survivant a indiqué vendredi à l'AFP que lui et ses deux amis avaient chacun payé 1.600 dollars (environ 1.400 euros) pour embarquer sur le bateau secouru jeudi.
Sur les 1.770 km de côtes libyennes, les départs de migrants n'ont cessé de s'intensifier depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, qui a entraîné le chaos dans le pays.
Minée par les violences, la Libye compte deux gouvernements rivaux, une situation qui facilite le travail des passeurs.
La Libye n'est située qu'à un peu plus de 300 km de l'île italienne de Lampedusa que des centaines de migrants venus d'Afrique, de Syrie ou d'autres zones de conflit tentent chaque semaine d'atteindre.
Plus de 300.000 migrants ont traversé la Méditerranée depuis janvier, et plus de 2.500 personnes sont mortes en mer après avoir tenté de rallier l'Europe, a annoncé vendredi le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).
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