Quatre jours après les attentats de Paris, la France mobilise ses alliés pour lutter contre l'Etat islamique au sein d'une coalition internationale dont Vladimir Poutine est devenu un acteur incontournable désormais accepté par François Hollande, selon la presse mercredi.
"Moscou s'est imposé comme un acteur incontournable de cette crise. Depuis trois ans, François Hollande avait posé à la résolution du conflit syrien un préalable absolu: le départ de Bachar Al-Assad. Il accepte désormais de coopérer avec Vladimir Poutine, principal soutien du régime syrien, modifiant sérieusement son attitude", affirme Le Monde dans son éditorial.
"Face à l'expansionnisme criminel de Daech, Vladimir Poutine est devenu présentable. Plus question d'exclure la Russie de la coalition chargée de briser les reins du pseudo-État islamique", constate également Patrice Chabanet, du Journal de la Haute-Marne.
Et pourtant, cette coalition internationale "suscitait, il y a huit jours encore, un certain scepticisme à l’Élysée", s'étonne Christophe Hérigault, de La Nouvelle République du Centre Ouest.
Certes, mais depuis vendredi soir, il y a une "nouvelle donne", de "nouvelles priorités", souligne dans Ouest France Laurent Marchand, pour qui "Daech a ouvert une fenêtre diplomatique, en haussant le tir", et pour lui : "la France a raison de l’exploiter pour exiger une mobilisation".
Même son de cloche, chez Jean-Claude Souléry, de la Dépêche du Midi : "cette guerre d’un nouveau type nous autorise à élargir nos stratégies et nos alliances. Aujourd’hui, la donne a considérablement changé". Et l'éditorialiste de poursuivre : "les derniers attentats qui ont visé aussi bien la Russie que la France ont fini par emporter l’adhésion de François Hollande."
"Le président de la République a totalement changé de stratégie. Il tente désormais de fédérer une grande coalition qui s’étendrait des États-Unis à la Russie. L’intention est louable", assure Raymond Couraud, dans l'Alsace.
D'autant, selon Philippe Marcacci (L'Est Républicain), que cette coalition "permettrait de dénouer le nœud de serpents syrien sur lequel prospère Daech."
François Hollande rencontrera Barack Obama à Washington mardi 24 novembre, puis Vladimir Poutine deux jours plus tard, dans le cadre de la lutte contre le groupe Etat islamique et du règlement de la situation en Syrie, a annoncé mardi l'Elysée.
M. Hollande s'est entretenu mardi par téléphone avec l'homme fort du Kremlin pour préparer cette visite et "la coordination des efforts" de lutte contre les jihadistes de l'EI, a indiqué la présidence française.
Comme la France après ces attentats, la Russie a décidé mardi d'intensifier ses frappes en Russie en raison du crash de l'Airbus russe en Egypte, désormais considéré comme un attentat par Moscou.
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