Facebook est toujours en grande forme financièrement mais ses plus de 2 milliards d'utilisateurs ont passé moins de temps sur le réseau fin 2017, en raison des changements apportés par le réseau social, engagé dans une réforme de ses contenus.
Notant que 2017 a été une année "forte" pour le groupe, son patron Mark Zuckerberg a aussi relevé qu'elle avait été "difficile", citant "le débat autour de l'utilité des réseaux sociaux" et "les usages détournés de (la) plateforme, notamment l'ingérence d'autres Etats, la diffusion d'informations fausses, sensationnalistes et clivantes".
"L'une des choses les plus importantes que nous pouvons faire c'est de nous assurer que nos services ne sont pas juste amusants à utiliser mais qu'ils sont également bons pour la société", a assuré M. Zuckerberg lors d'une conférence téléphonique avec des analystes consacrée aux résultats.
Les critiques pleuvent depuis plus d'un an sur les réseaux sociaux, en particulier Facebook, accusés d'avoir laissé pulluler la désinformation --en particulier pendant la campagne présidentielle américaine de 2016--, d'être dangereux pour la démocratie ou encore d'entretenir une addiction décérébrante du public.
Décidé à contrer ces critiques, Facebook s'est lancé dans des réformes de ses contenus, dont certaines, comme la limitation des vidéos virales, sont intervenues fin 2017.
Des modifications qui ont entraîné une baisse de 5% du temps passé sur le réseau au dernier trimestre, a précisé M. Zuckerberg, qui a aussi relevé une baisse du nombre d'usagers actifs quotidiens aux Etats-Unis et au Canada entre le troisième et le quatrième trimestre.
"Aider les gens à communiquer est plus important que de les pousser à passer le plus de temps possible sur Facebook", a assuré M. Zuckerberg, qui s'attend à ce que la tendance à la baisse du temps passé sur sa plateforme se poursuive.
D'autant que depuis le début de l'année, le groupe a annoncé de nouvelles réformes, comme la limitation des publications institutionnelles (médias, marques...) au profit des publications d'amis et famille.
En résumé, ont expliqué les responsables de Facebook, il s'agit de faire primer la qualité sur la quantité, les interactions entre utilisateurs plutôt que la consommation "passive" de contenus.
Ces éléments ont dans un premier temps effrayé les investisseurs, le titre perdant jusqu'à 5% dans les échanges électroniques après la clôture de Wall Street.
'Bon pour les affaires'
Le groupe a aussi beaucoup plus dépensé en 2017 qu'en 2016, notamment via des embauches pour lutter contre les contenus problématiques. Le groupe compte 25.105 employés, 47% de plus qu'à fin 2016. Les dépenses (vidéo, sécurité, recherche...) devraient encore augmenter en 2018.
Mais, ont martelé les responsables, ces investissements et ces changements dans les contenus "aideront (Facebook) à bâtir une communauté plus forte". "Ce sera bon pour les affaires à long-terme", a assuré Mark Zuckerberg.
Plus concrète, la numéro deux Sheryl Sandberg a expliqué que miser sur la qualité et non la quantité de temps passé sur Facebook aurait à terme un impact positif sur la "monétisation", à savoir sur les revenus publicitaires.
Des assurances qui ont permis au titre d'effacer ses pertes: il avançait même de 1,30% à 189,32 dollars vers 00H50 GMT (jeudi).
Facebook a par ailleurs confirmé sa bonne santé financière. Le bénéfice net du quatrième trimestre ressort à 4,3 milliards de dollars, en hausse de 20%, amputé pourtant par une charge fiscale exceptionnelle de 2,27 milliards liée à la réforme des impôts votée en décembre. Sur toute l'année 2017, le bénéfice net a bondi de 56% à presque 16 milliards de dollars.
En terme de chiffre d'affaires, il a bondi 47% à 13 milliards de dollars sur le trimestre. Sur l'année, il a dépassé les 40,6 milliards (+47% également). Le nombre d'utilisateurs actifs mensuels est conforme aux attentes, à 2,13 milliards (+14%).
Les recettes publicitaires mobiles, moteur du groupe, ont représenté 11,4 milliards de chiffre d'affaires trimestriel (+57%), soit 89% des recettes publicitaires totales (12,8 milliards) au quatrième trimestre, contre 84% à la même période de 2016.
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