Le laboratoire de Toulouse chargé d'analyser le fragment d'aile arrivé samedi en provenance de la Réunion et présumé provenir du Boeing 777 de Malaysia Airlines disparu en mars 2014 est une structure dépendant du ministère de la Défense, experte en investigations techniques après des accidents d'avions.
La DGA TA - Délégation générale de l'armement Techniques aéronautiques - a notamment analysé quelque 650 débris du vol d'Air France AF447 assurant la liaison Rio-Paris retrouvés après l'accident qui avait fait 228 morts le 1er juin 2009.
Principal centre européen d'essais au sol d'aéronefs civils et militaires, il s'appelait alors Centre d'essais aéronautiques de Toulouse (CEAT). Créé en 1949, il a été rebaptisé début 2010 dans le cadre d'une restructuration de la DGA.
Selon son site internet officiel, le centre procède notamment aux "investigations après accidents ou incidents sur matériaux, cellules et systèmes".
Il est également spécialisé dans "les analyses du comportement mécanique des structures en statique, fatigue et dynamique".
Parmi ses autres missions figurent le suivi des flottes en service, l'analyse et évaluation du comportement des systèmes, des sous-systèmes et des armes et munitions face aux agressions électromagnétiques, l'analyse de la sûreté de fonctionnement des systèmes et logiciels embarqués et l'analyse des performances et expertise des matériaux pour applications structurales et moteurs.
La DGA TA "peut être saisie" par le Bureau enquête et analyses, qui enquête sur les accidents d'aéronefs, tout comme par son équivalent militaire, le BEAD (D pour Défense), a expliqué à l'AFP son sous-directeur technique Jean-Christophe Plotka.
"Nous sommes compétents. Nous avons un département analyses d'accident", a-t-il dit.
La pièce qui proviendrait du Boeing de Malaysia Airlines (il pourrait s'agir d'un flaperon de B777) a été retrouvée mercredi sur une côte de La Réunion. Le BEA a été saisi pour coordonner les enquêtes française et internationale sur la disparition - toujours inexpliquée - du vol MH370 le 8 mars 2014 avec 239 personnes à bord.
Environ 600 personnes travaillent sur le site de la DGA TA, situé à Balma, dans la proche banlieue est de Toulouse.
Le centre avait aussi analysé les débris d'un hélicoptère Robinson R44 tombé dans la Dordogne le 20 décembre 2013. Parmi les quatre morts figurait un milliardaire chinois, Lam Kok, président du groupe de luxe Brillant, qui avait acheté la veille un prestigieux vignoble du Bordelais.
Son fils âgé de 12 ans avait aussi péri dans l'accident.
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