"Vous aurez la réponse plus tard": sept fois d'affilée mercredi, le jihadiste français Mehdi Nemmouche a opposé le silence aux questions de la présidente de la cour d'assises qui le juge pour le quadruple assassinat commis en 2014 au musée juif de Bruxelles.
Le jihadiste a aussi mis en cause "le torchon de l'accusation", référence à l'acte d'accusation qui l'a mené devant un jury populaire pour répondre d'"assassinats terroristes".
"L'accusation repose uniquement sur des mensonges, nous le prouverons, soyez patiente", a-t-il affirmé à l'adresse de la présidente Laurence Massart, en lui reprochant une nouvelle fois, comme le 15 janvier, une liste de témoins "expurgée" des noms de personnes qui auraient pu le dédouaner.
Depuis trois jours, l'accusé, qui nie les faits, est confronté à un exposé détaillé de l'enquête ayant mené à son renvoi devant les assises de Bruxelles, où il est jugé avec Nacer Bendrer, soupçonné de lui avoir fourni des armes. Les deux Français encourent la réclusion à perpétuité.
Ouvert le 10 janvier, le procès se concentre cette semaine sur les témoignages des juges d'instruction belges ainsi que des policiers français et belges ayant mené les investigations.
Mehdi Nemmouche, qui suit les débats attentivement dans le box, a accepté mercredi de se mettre debout de profil face aux jurés, quand un avocat d'une partie civile a demandé une comparaison avec une photo du tireur prise au musée, jugeant la ressemblance "saisissante".
Un signe apparent de participation à l'audience dont la présidente a voulu profiter en enchaînant avec une série de questions.
"Vous ne travaillez pas (...) D'où vient cet argent avec lequel vous louez un appartement (à Bruxelles en avril 2014, ndlr) et prenez le bus vers Marseille?", interroge Mme Massart.
"Vous aurez les réponses à toutes vos questions ultérieurement", rétorque Nemmouche.
Même son de cloche après les six autres questions. Il élude avec peu ou prou la même phrase, échangeant parfois son "ultérieurement" avec un "plus tard".
La cour ne saura pas pourquoi il a élu domicile à Bruxelles, plutôt que dans le nord de la France où sont ses racines, à son retour de Syrie via l'Asie et Francfort (Allemagne). Ni pourquoi il n'a pris qu'un aller simple pour Marseille en fuyant la capitale belge le 29 mai 2014, et comment s'explique son souhait selon la présidente de la cour, d'aller y "vendre les armes".
Le 30 mai, six jours après la tuerie du musée juif, Mehdi Nemmouche avait été arrêté à sa descente d'un bus à Marseille en possession des armes utilisées, un revolver et un fusil d'assaut de type Kalachnikov.
Le procès doit durer jusqu'au 1er mars.
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