Depuis jeudi, Olga, une femme d'affaires ukrainienne de 47 ans installée en Belgique, a complètement mis de côté son travail pour tenter d'aider, comme elle peut, ses proches qui subissent la guerre en Ukraine.
Non seulement elle fait fonctionner son carnet d'adresses pour mettre en relation des personnes sur place avec des Belges et des Français qui veulent aider, mais elle va aussi héberger une famille qui a fui la guerre.
"Nous allons accueillir une famille de réfugiés (une mère et ses 2 enfants) venant d'Ukraine. Ils sont sur la route pour venir en Belgique (en Roumanie en ce moment)", nous ont écrit Olga et Laurent, son compagnon, via le bouton orange Alertez-nous.
Elle nous raconte une situation particulièrement difficile pour les Ukrainiens, parfois forcés de quitter le pays en laissant sur place un père, un mari, un frère…
Elle pensait que ça allait se calmer
"Quand il y a eu l'agression de la Russie contre l'Ukraine, je me suis dit 'Je dois faire quelque chose à mon niveau'. J'ai appelé mes amis pour voir comment ça se passe de leur côté et ils m'ont dit que les hommes de la famille doivent aller se battre mais les femmes vont vers les frontières. Certaines femmes sont restées en Ukraine et ne veulent pas quitter leur maison mais certaines sont parties quand même avec leurs enfants. Il y a donc une personne qui va venir chez moi avec deux enfants, une fille de 18 ans et un garçon de 6 ans. Ils n'ont jamais pensé venir ici", raconte l'entrepreneuse.
Au début, son amie Lena, qui vit à Kiev, ne voulait pas venir, pensant que la guerre n'allait pas durer. Et puis, une explosion a changé la donne. "La maison à côté de la sienne a été explosée. Donc, elle a pris les enfants et elle est partie. Elle a pris la route le 24 [février] au soir. La dernière journée passée là-bas, elle pensait qu'elle allait pouvoir rester, que tout allait se calmer".
Lena a donc pris la route, avec ses deux enfants, laissant son mari en Ukraine. "Ils ont roulé très longtemps. Lentement parce qu'il y a beaucoup de checkpoints, certaines routes ont été bombardées. Donc c'est un peu compliqué pour elle. Elle n'a pas dormi", raconte Olga. Son amie a passé la frontière roumaine où elle prend un peu de repos avant de reprendre la route vers la Belgique.
> TOUTE L'ACTUALITE DE LA GUERRE EN UKRAINE
"Je ne fais plus du business, je fais du volontariat"
Olga lui a proposé de prendre l'avion pour venir la chercher mais elle préfère faire la route. Alors la femme d'affaires agit d'autres façons pour aider ses compatriotes. Elle met en relation des personnes sur place et des Belges et Français qui souhaitent accueillir des réfugiés.
À la tête d'une société en Ukraine, mais aussi en Pologne, elle achemine des biens dont les Ukrainiens ont besoin.
"Je fais de la collecte de médicaments et le transport vers l'Ukraine. J'ai aussi une entreprise en Pologne, nous avons des camionnettes et donc on peut déposer en Ukraine les médicaments, ou par exemple des gilets pare-balles. J'ai appelé l'ambassade afin qu'ils nous fournissent une liste de tout ce qu'on doit trouver", raconte encore Olga.
Face à la situation difficile que connait son pays, cette Ukrainienne ne pouvait pas rester inactive. Elle a donc mis de côté son activité professionnelle et utilise son réseau en Ukraine, Belgique et France. "Je me suis dit : je vais faire ce que je peux faire. Je ne fais plus de business, je fais du volontariat et je vais continuer parce que je pense que c'est une catastrophe humanitaire", scande-t-elle.
La peur pour les proches
Olga elle aussi a de la famille proche en Ukraine : sa maman vit à Dnipro, à 150 km de Kiev, et son frère à Zhytomir, plus proche de la capitale ukrainienne, là où l'aéroport a été bombardé. Elle est en contact quasi permanent avec eux : "Ma mère, je l'appelle tout le temps, je lui demande qu'elle m'envoie tout le temps des messages. Mon frère, je lui envoie des messages", explique-t-elle.
La femme d'affaire installée en Belgique aimerait que sa mère vienne mais celle-ci a peur de faire le voyage. "Je voulais aller en Ukraine, je voulais aller la récupérer, mais c'est difficile. On se sent impuissant", lance Olga. Sa maman lui a promis d'être prudente et rentrer chez elle dès qu'elle entend les sirènes résonner.
De leur côté, Olga et Laurent préparent l'arrivée de Lena et ses deux enfants. Ils continueront d'agir pour aider les refugiés qui veulent fuir mais aussi ceux qui ne veulent pas quitter le pays.
©Alertez-nous
Vos commentaires