L'équipe internationale de l'OMS chargée d'enquêter sur l'origine du virus ayant provoqué la pandémie se rendra dans la région chinoise de Wuhan, berceau de l'épidémie, sans être "supervisée" par Pékin, a assuré vendredi un responsable de l'agence.
En milieu de semaine, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait indiqué que cette mission internationale se rendrait en Chine en janvier, sans toutefois donner plus de détails sur les lieux qu'ils visiteront ni sur la date de leur arrivée. "L'équipe ira à Wuhan, c'est l'objectif de la mission", a déclaré cette fois le responsable des situations d'urgence sanitaire à l'OMS, Michael Ryan, en conférence de presse. "Nous n'avons pas encore de date de départ car nous organisons la logistique des visas et des vols, mais nous nous attendons à ce que l'équipe parte la première semaine de janvier", a-t-il précisé. Il a également indiqué que les experts seront placés en quarantaine à leur arrivée, et passeront par Pékin, par "courtoisie" envers la Chine. "Mais l'objectif de cette mission est d'aller où les premiers cas humains ont été détectés", a-t-il insisté. Les scientifiques pensent en général que l'hôte originel du virus est une chauve-souris, mais on ne connaît pas l'animal intermédiaire qui a permis la contamination humaine.
La mission de l'OMS est composée de dix scientifiques (Danemark, Royaume-Uni, Pays-Bas, Australie, Russie, Vietnam, Allemagne, Etats-Unis, Qatar et Japon) reconnus dans leurs différents domaines de compétence, et a pour mission de remonter aux origines du virus et de savoir comment il s'est transmis à l'homme. "L'équipe est une équipe de l'OMS, c'est une équipe d'experts internationaux de renommée internationale. Nous travaillerons avec nos collègues chinois, ils ne seront pas, comme vous le dites, supervisés par des fonctionnaires chinois", a répondu M. Bryan, en réponse à la question d'une journaliste. Si cette mission ne s'est pas encore rendue sur place, les experts ont en revanche pu se réunir par visioconférence à plusieurs reprises, depuis fin octobre, avec leurs homologues chinois. Les Etats-Unis -le pays le plus endeuillé par la pandémie avec plus de 310.000 morts- ont publiquement accusé Pékin de cacher des choses et l'OMS de trop se plier à la volonté des autorités chinoises.
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