L'attentat-suicide commis dans une mosquée chiite de Peshawar, dans le nord-ouest du Pakistan et revendiqué par l'organisation Etat islamique (EI), a fait 62 morts, selon un nouveau bilan annoncé samedi la police.
Elle a par ailleurs diffusé les images d'une caméra de vidéo-surveillance de l'attaque montrant un homme, portant un vêtement traditionnel composé d'un pantalon ample et d'une tunique longue et ample, tirer sur deux policiers à l'entrée principale de la mosquée dans le quartier de Risaldar.
L'homme a ensuite fait exploser une ceinture d'explosifs remplie de roulements à billes qui ont traversé le bâtiment, bondé de personnes, quelques instants avant le début des prières du vendredi.
L'organisation EI a revendiqué cette attaque.
"Il y a sept corps méconnaissables, dont deux pieds amputés, que nous pensons être ceux du kamikaze", a déclaré à l'AFP Muhammad Ijaz Khan, responsable de la police de Peshawar.
"Nous essayons d'établir l'identité de l'auteur de l'attentat à partir de tests ADN".
M. Ijaz a indiqué que parmi les 62 victimes se trouvent sept enfants de moins de 10 ans.
Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière depuis 2018, lors d'un meeting électoral à Mastung, dans la province du Baloutchistan (sud-ouest), qui avait fait 149 morts et avait été revendiqué par l'EI.
M. Ijaz a indiqué que les autorités vérifiaient les données biométriques des personnes qui ont récemment traversé la frontière pakistanaise depuis l'Afghanistan, où les groupes terroristes ont déjà planifié des attaques.
Peshawar, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière avec l'Afghanistan, a été ravagée par des attentats quasi-quotidiens pendant la première moitié des années 2010, mais la sécurité s'y était grandement améliorée ces dernières années.
Ces derniers mois, la ville avait surtout connu des attaques ciblées visant d'abord les forces de sécurité.
Les chiites au Pakistan ont par le passé été visés par le groupe EI. Sa branche régionale, l'Etat islamique-Khorasan (EI-K), a revendiqué de nombreuses attaques dans le pays ces dernières années, comme l'assassinat au début 2021 de dix mineurs hazaras, ethnie de confession chiite, au Baloutchistan.
En outre, le Pakistan est confronté depuis quelques mois au retour en force du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), les talibans pakistanais, galvanisés par l'arrivée au pouvoir des talibans afghans en août en Afghanistan.
Le TTP, un mouvement distinct de celui des nouveaux dirigeants afghans mais qui partage avec lui des racines communes, a revendiqué plusieurs attaques depuis le début de l'année.
Vos commentaires