Des citoyens du monde entier font une troisième grève pour le climat ce vendredi. En Belgique, plusieurs associations, syndicats et collectifs soutiennent le mouvement qui a pris la forme d'une marche entre la gare du Nord et le Cinquantenaire à Bruxelles.
Quelque 15.000 personnes ont pris part à la manifestation organisée à Bruxelles dans le cadre de la troisième grève mondiale pour le climat, selon le comptage officiel de la police. Le cortège s'est mis en branle vers 14h00 à la gare du nord et doit rejoindre le Cinquantenaire.
Plus tôt dans la journée, vers 12h, des groupes d’élèves arrivaient peu à peu à la gare de Nord (Bruxelles), a constaté notre journaliste sur place Laxmi Lota. Elle a notamment rencontré, Florent, un étudiant, qui est venu de Louvain-la-Neuve. "Ce n’est pas grave de sécher, le climat est plus important. On peut avoir un diplôme, mais sans climat, ça ne servira à rien", a-t-il brièvement confié.
Les jeunes ont retravaillé leurs slogans à l'occasion de cette manifestation pour le climat. On peut notamment lire sur leurs pancartes "en 2019, le Titanic n’aura pas de problème, et c’est un problème".
De l'Australie au Brésil
De Sydney à Sao Paulo, des élèves vont participer à une très symbolique "grève de l'école pour le climat" qui devrait constituer l'un des appels à l'action les plus massifs jamais organisés. On dénombre sur toute la planète plus de 5.000 événements avec en point d'orgue une manifestation monstre à New York où sont attendus 1,1 million d'élèves et étudiants qui ont été autorisés pour l'occasion à sécher les cours. La campagne "Fridays for Future" initiée par Greta Thunberg entend mobiliser les enfants du monde entier pour qu'ils persuadent les adultes de s'attaquer plus sérieusement au réchauffement climatique. Des millions de citoyens descendront ainsi dans la rue ce vendredi dans 156 pays. Un grand ralliement qui donne le coup d'envoi d'une semaine d'actions mondiales à quelques jours d'un sommet de l'ONU sur le climat, au cours duquel le secrétaire général, Antonio Guterres, va appeler les dirigeants du monde entier à réviser leurs engagements à la hausse.
En Belgique aussi
En Belgique, la marche soutenue par des dizaines d'associations, de syndicats et de collectifs citoyens est partie vers 14h de la gare du Nord, à Bruxelles, pour rejoindre le Cinquantenaire en passant par la petite Ceinture, la rue de la Loi et Schuman. La police prévoit des embarras de circulation jusqu'à 18h00. La Centrale générale de la FGTB, l'une des principales composantes de la FGTB, a annoncé qu'elle couvrirait ses affiliés qui se mettront en grève. La FGTB fédérale soutient l'action mais n'a, elle, pas introduit de préavis. "C'est un mouvement mondial, donc nous avons dit à nos militants, allez-y, vous êtes concernés, la question climatique vous touche directement. Mais c'est valable pour le monde des entreprises, parce qu'elles ont une responsabilité là-dedans", estime Robert Verteneuil, président de la FGTB, ce matin sur Bel RTL.
Annick Hellebuyck, première conseillère à la FEB, fait quant à elle part d'une "irritation" dans le monde des entreprises: "Il y a une sorte d'énervement, d'irritation, dans un certain nombre d'entreprises, parce qu'il y a eu une inflation de grèves politiques, auxquelles le chef d'entreprise ne peut rien faire, donc il est pris à parti, il doit s'organiser, faire face à des absences… On espère que la concertation se sera bien passée pour pouvoir organiser le travail, la production et les services malgré ces absences".
Neutralité climatique en 2050
L'Union européenne s'est engagée à une réduction de 40% de ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, par rapport à 1990. La Commission prévoit que cet objectif sera dépassé, mais veut faire adopter par les Etats membres un but plus ambitieux: une neutralité climatique en 2050. Le consensus n'existe toutefois pas encore et à peine quelques pays ont annoncé leur intention d'être neutres en carbone d'ici là. Pour avoir une chance de stopper le réchauffement du globe à +1,5°C (par rapport au XIXe siècle), il faudrait que le monde soit neutre en carbone en 2050, selon le dernier consensus de scientifiques mandatés par l'ONU. Or, nous en sommes loin.
L'année passée a apporté une moisson de mauvaises nouvelles. Jamais les humains n'avaient rejeté autant de dioxyde de carbone dans l'air qu'en 2018 et les quatre dernières années furent les quatre plus chaudes.
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