General Motors (GM) a renoncé lundi à soutenir l'administration Trump dans son combat contre les strictes normes de pollution automobile en Californie et assuré au futur président Joe Biden que le groupe soutiendrait ses initiatives sur les voitures électriques.
Ces positions ont été rapidement saluées dans un communiqué par le prochain locataire de la Maison Blanche, qui y voit "des nouvelles encourageantes pour notre économie, notre planète et le succès à long terme des salariés américains de l'industrie automobile".
La patronne du premier constructeur de voitures aux Etats-Unis, Mary Barra, a expliqué lundi dans une lettre adressée à des associations de protection de l'environnement que le groupe était prêt à collaborer avec l'administration Biden et la Californie "pour trouver la voie qui conduira à un avenir tout électrique".
Et pour "favoriser" ce dialogue, GM a décidé de se "retirer immédiatement" de la procédure en cours en Californie, a ajouté la dirigeante en appelant Toyota et Fiat Chrysler à faire de même.
Ses relations avec Donald Trump ont été émaillées de vives tensions pendant quatre ans, le président sortant voyant en Mme Barra et en GM un frein à sa promesse de rapatrier les emplois industriels perdus aux Etats-Unis. Le géant de Detroit voulait notamment fermer des usines aux Etats-Unis et transférer la production de certains modèles au Mexique et en Chine.
GM, comme Toyota et Fiat Chrysler, s'était toutefois rangé en octobre 2019 aux côtés du locataire de la Maison Blanche dans une affaire l'opposant à la Californie.
Dirigé par des démocrates, cet Etat se veut à la pointe du combat contre le changement climatique et s'était fixé des normes ambitieuses sur les émissions de gaz à effet de serre des véhicules.
Mais l'administration Trump a décidé en septembre 2019 de lui retirer le droit de fixer ses propres règles en la matière, une décision rapidement contestée en justice.
Le revirement de GM "montre une nouvelle fois à quel point les efforts de l'administration Trump pour éroder l'ingéniosité américaine et les moyens de lutte contre la menace climatique relèvent d'une vision à court terme", a commenté lundi M. Biden.
- Toyota "évalue la situation" -
Pour justifier son soutien à l'action de l'administration républicaine contre la Californie, GM avait fait valoir le risque de se retrouver face à de multiples normes.
Toyota a rappelé lundi s'être joint à GM et Fiat avec cette problématique "à l'esprit" et "sachant qu'il y avait une prépondérance d'autres constructeurs automobiles" opposés aux normes californiennes.
"Compte tenu de l'évolution des circonstances, nous évaluons la situation", a indiqué le groupe.
Fiat n'avait pas dans l'immédiat répondu aux sollicitations de l'AFP.
D'autres constructeurs, dont Ford, Honda et Volkswagen, ont déjà noué des accords avec la Californie pour réduire volontairement les émissions de leurs produits.
GM tente actuellement de rattraper son retard sur Tesla et cherche à accélérer ses efforts dans les véhicules électriques et autonomes: le groupe a prévu d'investir 27 milliards de dollars sur ces deux segments en vogue d'ici 2025, soit plus que le montant dédié aux véhicules roulant à l'essence et au diesel.
Joe Biden a de son côté fait du développement des véhicules électriques et de stations de recharge dans le pays une de ses priorités environnementales.
"Le président-élu a récemment déclaré, +Je pense qu'on peut de nouveau dominer le marché automobile du XXIe siècle en se tournant vers les véhicules électriques+", a rappelé Mary Barra dans sa missive lundi. "Chez General Motors, nous sommes entièrement d'accord", a-t-elle affirmé.
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