Des victimes de pédophiles au sein de l'église se réunissent au sein d’une même organisation. Première du genre, elle rassemble des victimes issues de 21 pays, qui réclament des mesures concrètes. Alors que le Pape a convoqué à Rome un Sommet pour prévenir ces abus. Reportage de Laxmi Lotta.
"Mettre fin aux abus du clergé maintenant !", scandent les victimes de l’organisation réunie avant le sommet sur la protection des mineurs qui doit débuter jeudi. Entre leurs mains, les portraits des prêtres qui les ont agressés et violés il y a plusieurs années.
"J’ai rencontré l’archevêque Kenneth Richards et le prêtre qui m’a violée et mise enceinte", raconte Denise Buchaman, membre de l’organisation "Pour en finir avec les abus du clergé". "Le prêtre a écrit une confession et il est toujours en fonction", dénonce-t-elle.
Denis avait 17 ans au moment des faits. Elle a dû avorter clandestinement et n’a pas pu avoir d’autres enfants depuis. Les victimes réclament des mesures très concrètes avant la réunion au Vatican. Exemple : mettre fin au secret. Les prêtres coupables doivent figurer dans un registre public.
"Aujourd’hui, on sait qu’au Vatican il n’y a toujours pas de structure qui permet de mettre en cause des évêques qui couvent des faits de pédophilie et là on a bien une particularité de l’institution de l’église. La pédophilie est infiltrée partout. La particularité de l’Église c’est qu’elle protège des prêtres pédophiles", déclare François Devaux, président de l’association la parole libérée.
Autre enjeu, mettre fin à la prescription de ces crimes. Quelques victimes ont été invitées à se rendre au Vatican pour la rencontre de jeudi.
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