Les attentats de vendredi à Paris montrent que la Russie a eu "raison" de vouloir organiser une coalition antiterroriste internationale, a déclaré lundi le président russe Vladimir Poutine, appelant implicitement la France à revoir sa position sur la nécessité d'un départ immédiat du président Bachar al-Assad. "Il est indispensable" de former une coalition internationale antiterroriste, a déclaré M. Poutine à l'issue du G20 d'Antalya.
"J'en ai parlé lors de la session de l’ONU consacrée à ses 70 ans. J'ai parlé exactement de cela, et les événements tragiques qui ont suivi ont confirmé que nous avions eu raison", a-t-il ajouté.
"La France faisait partie des pays qui ont adopté une position très dure envers le sort du président al-Assad personnellement. Nous avons entendu tout le temps de nos amis français que le règlement de la question sur le départ du président Assad devait être une condition préalable pour des changements politiques", a déclaré M. Poutine.
"Mais est-ce que cela a protégé Paris contre l'attentat terroriste ? Non", a asséné M. Poutine, soutien affiché du président Assad qu'il soutient militairement en Syrie.
"Il me semble que nous ne devons pas mettre en avant les questions qui sont par leur nature de seconde importance ! La première chose que nous devons faire, c'est unir nos efforts dans la lutte contre le terrorisme et les organisations terroristes. Et c'est sur cette base qu'il faut se mettre d’accord sur une réforme politique", a-t-il dit.
"Nous sommes tout simplement OBLIGÉS d'unir nos forces"
Ce matin, le président russe avait déjà appelé le Premier ministre britannique David Cameron à lutter ensemble contre le terrorisme et renforcer les relations entre Moscou et Londres qui traversent une période difficile, lors d'une rencontre en marge du sommet du G20 en Turquie.
"Les derniers événements tragiques, notamment en France, témoignent que nous sommes tout simplement obligés (...) d'unir nos efforts dans la lutte contre ce mal, le terrorisme", avait déclaré M. Poutine, lors de cette rencontre dans la station balnéaire d'Antalya.
"En ce qui concerne les relations bilatérales, elles ne traversent pas leur meilleure période en ce moment", a-t-il constaté, en soulignant que dans le passé, les deux pays avaient quand-même réussi à "mettre en place un bon mécanisme de coopération dans différents domaines".
"Il me semble nécessaire d'analyser tout le positif ce qui a déjà été fait, de regarder vers l'avenir et de faire de projets concrets pour renforcer nos relations", avait ajouté le président russe.
Moscou et Londres s'opposent notamment sur le règlement de la crise en Syrie. La Russie est l'un des derniers soutiens du régime du président Bachar al-Assad et insiste que c'est au peuple syrien de décider de son sort, alors que la Grande-Bretagne, tout comme les autres Occidentaux, exigent son départ.
La Russie mène depuis plus d'un mois une campagne de frappes aériennes en Syrie contre le groupe Etat islamique (EI), à la demande de Damas. Les Occidentaux, dont Londres, l'accusent cependant de viser plutôt les rebelles syriens que l'EI, ce que Moscou dément.
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