Valérie Pécresse à Brive, Michel Barnier et Philippe Juvin à La Baule, avant Eric Ciotti près de Nice: les prétendants à une éventuelle primaire de la droite ont affiché leur volonté de jouer "collectif", samedi lors de rentrées tous azimuts.
"A la fin, il faudra qu'il y ait un candidat unique. Je jouerai toujours collectif", a lancé d'entrée de jeu Valérie Pécresse à Brive, dans un message retransmis par duplex à La Baule où les Républicains de Loire-Atlantique tenaient leur rentrée.
"Je ne suis plus aux Républicains mais je me sens profondément de droite et j'accepterai la règle du jeu, a-t-elle répété.
Son discours lors de la traditionnelle rentrée de Libres! à Brive, où les organisateurs revendiquaient 1.500 inscrits, donnait le coup d'envoi de la rentrée de la droite, au terme d'une semaine faite de candidatures et de forfaits qui ont précisé le paysage, à huit mois de la présidentielle.
Renoncement de Laurent Wauquiez et de Bruno Retailleau, candidature surprise d'Eric Ciotti... avec quatre prétendants, la perspective d'une primaire se précise, même si la direction de LR est très réticente à ce processus synonyme selon elle de divisions.
"La primaire sera cette fois apaisée, il n'y a pas de cadavres dans le placard", affirme-t-on dans l'entourage de Valérie Pécresse.
"Je ne participerai à aucune division", a promis à La Baule Michel Barnier, en assurant de son "amitié" et de son "respect" pour "tous ceux qui sont engagés dans cette compétition", à l'issue du discours de Valérie Pécresse -- même s'il était absent de la salle lorsqu'elle a parlé.
"Nous avons évidemment vocation à être ensemble pour gouverner le pays", et "nous avons de quoi constituer une formidable équipe de France pour gouverner par temps de tempête", a souligné l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac.
Autre candidat, le médecin et maire Philippe Juvin a lui aussi affirmé que "la condition de la primaire c’est l’unité".
Quatrième candidat de cette primaire, le député des Alprs maritimes Eric Ciotti devait adresser un message pré-enregistré à La Baule, puis s'exprimer dans la soirée depuis l'arrière pays niçois.
Refuser la division ne résout pas la question Xavier Bertrand qui, convaincu que la présidentielle est "une rencontre entre un homme et les Français", est bien décidé à faire cavalier seul pour se présenter en 2022.
"Je ne vois pas comment Bertrand peut éviter de se soumettre à une primaire", affirmait à La Baule un élu.
Pour Philippe Juvin, la question se posera après la primaire si le président des Hauts de France va "au bout de sa démarche". "Ensuite il devra y avoir un accord politique entre Xavier Bertrand et le candidat désigné par la primaire", a-t-il affirmé à l'AFP. Car une chose est sûre: "s’il y a deux candidats au premier tour, tout le monde perd".
Or la droite voit en 2022 une vraie opportunité de revenir au pouvoir qu'elle n'a plus exercé depuis dix ans.
"Nos idées et nos solutions sont plébiscitées partout" et "la droite peut et doit gagner la présidentielle de 2022", a lancé Valérie Pécresse.
"Les Français veulent une alternance, (...) un président qui ne dise pas que les gens ne sont rien", a assuré Michel Barnier.
Selon un sondage Harris interactive publié mercredi, la droite obtiendrait 16% au premier tour avec Xavier Bertrand et 13% avec Valérie Pécresse, loin derrière les scores promis à Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
Dans l'entourage de Valérie Pécresse, on croit à une dynamique positive. Et si elle a réaffirmé son sens du collectif, la présidente de l'Ile de France a martelé sa "détermination" à "percuter le duel Macron-Le Pen", avant de dérouler son programme d'"ordre" et d'"espoir".
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