L'aspirant à la Maison Blanche Donald Trump était "galvanisé" dimanche par une nouvelle série de meetings, surfant ainsi sur ses derniers rassemblements émaillés d'échauffourées qui ont poussé le président Barack Obama à appeler à la fin des "insultes" de "cour d'école".
Le milliardaire à l'inamovible tignasse blonde, en tête de la course à l'investiture du Parti républicain malgré sa rhétorique abrasive et ses discours hostiles aux immigrants, a prévu dimanche trois nouveaux meetings dans trois Etats différents (Illinois, Ohio et Floride).
Des Etats importants, voire cruciaux, à l'approche du "super mardi" bis, le 15 mars, au cours duquel les partisans des Partis républicain et démocrate de cinq Etats, incluant aussi le Missouri et la Caroline du Nord, doivent se prononcer sur les aspirants à la Maison Blanche.
Si Trump caracole en tête de l'investiture républicaine, il a encaissé deux revers samedi dans les caucus du Wyoming et de la capitale, Washington, remportés respectivement par ses deux principaux rivaux, le sénateur du Texas Ted Cruz et le sénateur de la Floride Marco Rubio, qui tentera mardi de remporter la mise sur ses terres.
Ces défaites n'ébranlent pas outre mesure Trump dont les meetings sont le théâtre croissant d'incidents, voire de heurts entre ses partisans et des personnes choquées par ses discours hostiles aux immigrants et à l'islam, avec un pic atteint vendredi dans un amphithéâtre de Chicago.
Des insultes, des bouteilles et des coups de poings ont volé, tandis que la sécurité tentait de séparer les groupes et d'évacuer la salle. Les violences ont continué à l'extérieur et la police a procédé à au moins cinq arrestations.
"Ces gens organisés, pour beaucoup des voyous (...), ont carrément dynamisé l'Amérique", a commenté M. Trump, en assurant ainsi qu'il poursuivait sa campagne avec une détermination renforcée.
- 'Cour d'école' -
Sans prononcer le nom du magnat de l'immobilier, le président Barack Obama a appelé samedi les candidats en course pour la Maison Blanche à rejeter les "insultes et les railleries de cour d'école". Dans une allusion directe au slogan du milliardaire ("Rendre sa grandeur à l'Amérique"), M. Obama a ajouté que l'Amérique se portait bien.
"Ce sur quoi les gens en course pour la présidence devraient se concentrer, c'est comment on peut faire pour que cela aille encore mieux. Pas d'insultes ni de railleries de cour d'école, pas de divisions fondées sur la race et la foi, et certainement pas de violences contre d'autres Américains", a-t-il dit.
Le dernier incident en date s'est déroulé samedi matin en bordure de la piste de l'aéroport de Dayton (Ohio), où le milliardaire avait donné rendez-vous à des milliers de ses partisans.
Un protestataire a brusquement tenté de monter sur scène, mais a immédiatement été interpellé, tandis que les gardes du corps de M. Trump, des agents du Secret Service, s'empressaient d'entourer le candidat pour le protéger.
"Le Secret Service a fait du bon boulot en empêchant ce forcené de monter sur la scène. Il est lié au groupe Etat islamique. Il devrait être en prison", a tweeté Donald Trump en fin de journée.
M. Trump a tweeté un lien où l'homme en question, qui s'appellerait Thomas Dimassimo, est filmé en train de traîner un drapeau américain sur le sol lors d'une manifestation sur un campus universitaire.
Cette vidéo semblait toutefois s'inspirer davantage d'un humour de potache que d'un discours jihadiste et l'AFP n'a pas été en mesure de vérifier la réalité de l'accusation avancée par M. Trump, familier des diatribes antimusulmanes.
- 'Pyromane' -
L'homme d'affaires a tenu deux autres réunions de campagne samedi, à Kansas City et Cleveland (Ohio), où quelques dizaines de militants anti-Trump ont afflué.
Un noyau dur d'une douzaine d'entre eux, dont plusieurs Noirs, se sont rassemblés à l'entrée du site, brandissant des pancartes affichant "A bas Trump", "Trump est le fils d'Hitler", ou encore "AmeriKKKa", en employant le sigle du Ku Klux Klan, mouvement raciste dont certains membres sont accusés de soutenir M. Trump.
"Cherchez-vous un travail!", a scandé en réponse une foule de 150 partisans du candidat républicain, sous les yeux de la police montée.
"Tous les problèmes sont de la faute des manifestants. Ils piétinent le drapeau américain", affirmait sur place à l'AFP Bill Burns, un grand barbu de 41 ans, arborant une chemise avec le logo bleu blanc rouge de Barack Obama, le mot Obama étant remplacé par "Ebola".
En tête de la course dans le camp démocrate, Hillary Clinton a reproché à M. Trump sa rhétorique incendiaire: "Si vous jouez avec le feu, vous allez causer un incendie incontrôlable. Cela ne s'appelle pas gouverner. C'est jouer au pyromane politique".
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