La compagnie aérienne irlandaise à bas coûts Ryanair a demandé vendredi une médiation pour résoudre le conflit l'opposant à des pilotes irlandais, qui mènent leur quatrième jour de grève et entendent poursuivre le mouvement.
Dans un communiqué, Ryanair précise que 24 vols sont annulés vendredi au départ ou à destination de l'Irlande, sur les 300 prévus, affectant 3.500 passagers, à qui la compagnie a proposé une solution de rechange. Ryanair dit avoir tenu déjà deux réunions avec le syndicat irlandais Forsa dont la compagnie regrette qu'elles n'aient pas été fructueuses.
Compte tenu de l'échec des négociations et des grèves à répétition, "Ryanair estime désormais que la seule manière d'introduire du bon sens passe par la médiation d'une tierce partie", comme l'a proposé Forsa, souligne Eddie Wilson, responsable du personnel de la compagnie cité dans le communiqué. Ryanair avance le nom de Kieran Mulvey, ancien responsable d'une commission indépendante sur le travail en Irlande.
Les pilotes irlandais, qui ont déjà observé trois jours de grève en juillet, réclament de meilleures conditions de travail mais le conflit s'est envenimé depuis que Ryanair a annoncé la semaine dernière vouloir transférer des avions de Dublin vers la Pologne, ce qui pourrait coûter leurs emplois à 300 personnes, dont 100 pilotes.
Grève le 10 août
Jeudi soir, les pilotes ont prévenu qu'il y aurait un cinquième jour de grève vendredi 10 août, alimentant un mouvement plus vaste en Europe. Ce jour-là, les pilotes belges et suédois de Ryanair seront en grève et ceux en Allemagne et aux Pays-Bas envisagent de rejoindre l'action. Le malaise au sein du groupe a éclaté au grand jour à la suite d'un sérieux problème de planning de pilotes en septembre 2017, qui a entraîné un grave conflit social et des annulations portant au total sur 20.000 vols dans les mois qui ont suivi.
Cette crise a poussé Ryanair à négocier un virage à 180 degrés en entamant des négociations avec des syndicats dans plusieurs pays, alors que la compagnie avait toujours refusé de les reconnaître. En raison de la crise et des annulations de vols, le directeur général du groupe Michael O'Leary a renoncé à son bonus au titre de 2018, qui aurait pu atteindre un million d'euros.
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