Salah Abdeslam, dont la justice belge a approuvé jeudi la remise à la France, a échappé pendant quatre mois aux enquêteurs avant d'être arrêté le 18 mars à quelques rues de chez lui à Molenbeek.
Ce Français d'origine marocaine de 26 ans, résident en Belgique, est soupçonné d'avoir tenu un rôle-clé de logisticien dans les attentats du 13 novembre à Paris (130 morts).
- 13 novembre 2015
A 21H59, une Clio noire, louée par Salah Abdeslam arrive dans le nord de Paris. Les enquêteurs se demandent s'il n'est pas au volant après avoir déposé trois kamikazes aux abords du Stade de France.
Il dépose la voiture dans le 18e arrondissement, mentionné par le groupe Etat islamique dans sa revendication, puis se rend dans la banlieue sud, à Montrouge, où un gilet d'explosifs sera retrouvé le 23 novembre.
- 14 novembre
A un contrôle routier à Cambrai, près de la frontière franco-belge, un homme présente aux gendarmes des papiers au nom de Salah Abdeslam. La voiture est autorisée à repartir, Salah Abdeslam étant inconnu des services français et ne figurant pas dans les fichiers, à l'inverse des services belges.
Un mandat d'arrêt européen est délivré contre lui le 24 novembre. Pendant quatre mois, il reste introuvable.
- 15 mars 2016
Une équipe de six enquêteurs franco-belges se présente pour une perquisition de routine devant un appartement de Forest, dans le sud-ouest de la capitale belge. Ils sont accueillis par des tirs d'armes automatiques. L'un des trois hommes à l'intérieur de l'appartement est tué, deux autres prennent la fuite.
- 18 mars
En début d'après-midi, le parquet fédéral belge confirme que des empreintes de Salah Abdeslam ont été retrouvées dans l'appartement perquisitionné à Forest.
Quelques heures plus tard, on apprend qu'une importante opération de police est en cours à Molenbeek. A 18h00, des sources policières confirment que Salah Abdeslam a été arrêté, blessé à une jambe.
- 19 mars
Entendu au siège de la police fédérale belge, Salah Abdeslam reconnaît avoir "voulu se faire exploser au Stade de France" le soir des attentats, avant d'avoir fait "machine arrière".
Il minimise son rôle dans les attentats, chargeant son frère Brahim et Abdelhamid Abaaoud, ami d'enfance qu'il dit à peine connaître.
Salah Abdeslam est inculpé pour "meurtres terroristes et participation aux activités d'un groupe terroriste". Son avocat annonce que son client refusera son extradition vers la France.
Il est incarcéré à la prison de Bruges (nord de la Belgique).
- 22 mars
Un triple attentat-suicide fait 32 morts et 340 blessés à Bruxelles.
Interrogé par les enquêteurs juste après ces attaques, Salah Abdeslam se refuse à la moindre déclaration.
Deux jours plus tard, son avocat affirme que son client n'était "pas au courant" des attentats de Bruxelles et qu'il souhaite désormais être remis à la France "le plus rapidement possible".
- 31 mars
Avant une audience devant la cour d'appel de Bruxelles consacrée à l'examen du mandat d'arrêt européen émis contre Salah Abdeslam, son avocat affirme que son client est prêt à "collaborer avec les autorités françaises".
La justice belge approuve sa remise à la France.
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