Pour le moment, on ne connaît pas encore grand chose concernant le variant indien. On sait qu'il est particulièrement violent en Inde. Olivier Schoonejans a interrogé en direct dans le RTL INFO 13H notre correspondant sur place Sébastien Farcis. Ce journaliste se trouve à New Delhi.
La situation a échappé à tout contrôle en quelques jours. Les hôpitaux sont aujourd'hui complètement dépassés. Comment cela se traduit-il ?
"Ce sont des scènes assez catastrophiques il faut le dire. Les gens se pressent régulièrement devant les hôpitaux pour essayer d’obtenir un lit. Il faut 2,3 parfois 4 jours pour en obtenir un tellement ces hôpitaux sont surchargés. Dans les cas les plus graves ; les familles attendent devant ces hôpitaux et puis parfois leurs parents meurent avant de pouvoir être admis. Le virus est très contagieux. Beaucoup de cas ne sont pas détectés aussi par les tests RTPCR. Ce qui peut expliquer ce qui est arrivé en Belgique.
Ici la crise s’aggrave encore plus par le fait qu’il manque de l’oxygène, en plus de lits d’hôpitaux. En ce moment, les gens courent partout pour trouver des bouteilles d’oxygène dans les grandes villes indiennes. Les réseaux sociaux sont inondés d’appels de détresse que je vois défiler tous les jours. On se refile des numéros de revendeurs de bouteilles d’oxygène, un peu comme de l’eau en période de sécheresse. Les hôpitaux également manquent d’oxygène, ils opèrent à flux tendu avec quelques heures de stocks d’oxygène. Cela montre un peu l’impact et la violence de ce nouveau variant sur les opérations sanitaires. Les chiffres officiels parlent de 2.000 décès quotidiens du Covid mais il est certain que la mortalité est 2 à 5 fois plus importante. C’est une vraie hécatombe."
Comment expliquer que la situation ait dégénéré autant en quelques semaines ?
"C’est un mélange de facteurs. Il y a bien sûr l’insouciance des dernières semaines. Le pays pensait avoir battu le virus. Les Indiens avaient certes développé une certaine immunité à la première forme, à la forme précédente du virus. Les cas étaient encore très bas il y a encore deux mois. Tous les gestes de protection avaient déjà disparu. Il y a encore quelques jours des milliers de personnes se sont rassemblées pour les élections régionales et des millions aussi lors d’un pèlerinage hindou.
Et puis, les variants sont arrivés. Ils ont brisé cette résistance. Le variant britannique, le variant indien. Les deux sont très contagieux et puis les autorités, les infrastructures sanitaires n’ont pas été prêtes à recevoir une telle violence de cas. Les Indiens aujourd’hui sont donc pris au dépourvu et de plus en plus en colère contre le gouvernement."
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