La cour d'appel de Colmar a rejeté jeudi une demande de mise en liberté formulée par Jean-Marc Reiser, mis en examen pour assassinat après la disparition en septembre de Sophie Le Tan, une étudiante strasbourgeoise de 20 ans qui reste introuvable, a-t-on appris auprès du parquet général.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel avait examiné cette demande à huis clos jeudi matin pendant près de deux heures.
A l'audience, l'avocat de Jean-Marc Reiser, Me Francis Metzger, avait estimé que toutes les conditions posées par le Code pénal pour un maintien en détention de son client n'étaient pas réunies.
L'avocat général avait requis le maintien en détention de cet homme de 59 ans qui s'est présenté à l'audience - barbe fine et parka rouge - et a été reconduit hors de la salle par des gardes à l'issue, un tissu bleu dissimulant son visage pour échapper aux caméras.
Selon Me Gérard Welzer, conseil de la famille Le Tan, le parquet général a souligné "les charges accablantes" pesant sur le suspect, "le risque de réitération" des faits ainsi que "le casier judiciaire" de M. Reiser, déjà condamné pour des viols.
"On a retrouvé chez lui une liste de pays qui refusent l'extradition avec la France", faisant craindre un risque de fuite s'il était libéré, a indiqué l'avocat à la presse.
"Pour la famille et pour le dossier, la culpabilité (de Jean-Marc Reiser) ne fait aucun doute", avait-il déclaré avant l'audience.
Une trentaine de membres du collectif de soutien aux proches de Sophie Le Tan s'étaient rassemblés devant les locaux de la cour où ils ont déposé un portrait de l'étudiante et plusieurs pancartes réclamant "justice et vérité".
"Notre vie est complètement bouleversée" depuis la disparition de Sophie, a déclaré en larmes sa mère, Huong Le Tan, qui s'exprimait en vietnamien et dont les propos étaient traduits.
"Où est ma fille ? Je la cherche !", a-t-elle lâché, en sanglots, ajoutant: "Je souhaite et je demande à la justice qu'elle refuse la demande de remise en liberté".
Il s'agissait de la première demande de remise en liberté formulée par M. Reiser, placé en détention depuis la mi-septembre et qui n'a pas été réentendu par le juge d'instruction depuis son interrogatoire du 5 octobre.
Il avait été arrêté grâce à des données téléphoniques une semaine après la disparition, le 7 septembre, de l'étudiante, partie visiter un appartement à Schiltigheim, en banlieue de Strasbourg.
Des traces de sang de la jeune femme ont également été trouvées dans son appartement. Il soutient toutefois n'avoir rien à voir avec la disparition de la jeune femme qui, affirme-t-il, était venue à son domicile pour soigner une blessure avant de repartir.
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