Les frappes aériennes sur Idleb dans le nord-ouest syrien se sont arrêtées samedi matin après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu annoncé par la Russie, allié du président Bachar al-Assad qui cherche à reprendre cette région, a rapporté une ONG.
"Il n'y a pas d'avions de guerre dans le ciel et les frappes aériennes ont cessé", a déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Il a ajouté que les affrontements entre les forces du régime et les insurgés aux abords de cette région avaient également cessé après l'entrée en vigueur de cette trêve unilatérale vers 6H00 (03H00 GMT) mais que les tirs d'artillerie et de roquettes se sont poursuivis.
L'armée russe a annoncé vendredi qu'un cessez-le-feu unilatéral, ne concernant que l'armée syrienne, entrerait en vigueur samedi matin dans la région d'Idleb.
Damas a accepté cet accord, a annoncé l'agence de presse officielle Sana. Mais l'armée syrienne a dit "se réserver le droit de réagir aux violations" de la trêve par les jihadistes et les groupes rebelles, a précisé l'agence, citant une source militaire.
Le régime avait annulé un accord de trêve similaire début août, trois jours seulement après son entrée en vigueur, accusant les rebelles et les jihadistes de ne pas le respecter.
Un accord a été conclu pour "un cessez-le-feu unilatéral des forces gouvernementales syriennes à partir de 06H00 le 31 août", a déclaré samedi dans un communiqué le Centre russe pour la réconciliation en Syrie.
"Le centre russe pour la réconciliation appelle les commandants des groupes armés à renoncer aux provocations et à se joindre au processus de règlement pacifique dans les zones qu'ils contrôlent", a-t-il poursuivi.
- Etablissement de santé bombardé -
Après plusieurs mois d'intenses bombardements par les aviations russe et syrienne, les forces de Bachar al-Assad ont entamé le 8 août une offensive au sol contre cette province, dominée par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS), l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda.
Jeudi, les forces gouvernementales avaient encore conquis de nouveaux secteurs de cette zone après avoir déjà repris la ville stratégique de Khan Cheikhoun, au sud d'Idleb.
L'ensemble de ce secteur est censé être protégé par un accord sur une "zone démilitarisée", dévoilé en septembre 2018 par la Turquie et la Russie pour séparer les zones gouvernementales des territoires aux mains des jihadistes et des insurgés, mais cet accord n'a pas empêché l'offensive du régime.
Il s'agit du dernier effort de la Russie pour éviter ce que l'ONU a décrit comme l'un des pires "cauchemars" humanitaires du conflit".
Quelques heures seulement avant son entrée en vigueur, l'OSDH a signalé une frappe aérienne russe contre un établissement de santé situé dans la province d'Alep, voisine de celle d'Idleb, qui a fait plusieurs blessés parmi le personnel.
L'ONU a déclaré que 43 établissements de santé ont été touchés depuis avril par les combats.
Depuis fin avril, les bombardements de Damas et de Moscou ont tué plus de 950 civils dans la région d'Idleb, selon l'OSDH. Et plus de 400.000 personnes ont été déplacées, d'après l'ONU.
Le président Assad, qui contrôle maintenant environ 60% du pays, s'est engagé à récupérer le reste du territoire, y compris Idleb.
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