Au moins sept civils ont été tués mardi dans des bombardements du régime de Bachar al-Assad visant le nord-ouest de la Syrie, notamment la province d'Idleb où des raids aériens ont fait la veille une cinquantaine de morts.
Soutenu par l'aviation russe, le pouvoir syrien pilonne depuis près de trois mois cette province dominée par des jihadistes, ainsi que les zones adjacentes dans les régions limitrophes d'Alep, Hama et Lattaquié.
Mardi, sept civils, dont trois enfants, ont été tués dans des raids aériens et des tirs d'artillerie sur plusieurs localités d'Alep et d'Idleb, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
La province d'Idleb qui échappe au pouvoir d'Assad est contrôlée par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda). D'autres factions rebelles et jihadistes y sont présentes.
Lundi, au moins 50 personnes, majoritairement des civils, ont péri dans des bombardements du régime ou de son allié russe, dont 38 dans la seule ville de Maaret al-Noomane, selon l'Observatoire.
L'ONG a pointé du doigt l'aviation russe pour le drame de Maaret al-Noomane mais Moscou a démenti toute implication.
"Le cauchemar à Idleb est en train de s'amplifier. Nous avons assisté à l'une des attaques les plus meurtrières perpétrées contre des zones civiles depuis le début de l'escalade militaire il y a près de trois mois", a déploré lundi Mark Cutts, un des responsables de l'ONU pour la coordination humanitaire face à la crise syrienne.
Par ailleurs, 14 civils ont aussi été tués lundi par des roquettes tirées par des groupes rebelles et jihadistes sur les zones tenues par le régime dans le nord-ouest, selon les médias d'Etat.
En près de trois mois, plus de 700 civils, dont plus de 170 enfants, ont été tués dans les bombardements du régime ou son allié russe sur Idleb, selon l'OSDH, et 330.000 personnes ont fui les violences, d'après l'ONU.
Durant cette même période, 66 civils, dont 22 enfants, ont également péri dans le pilonnage des rebelles et des jihadistes, selon l'OSDH.
Ces violences interviennent malgré un accord conclu en septembre 2018 entre la Russie et la Turquie, marraine de certains groupes rebelles, visant à éviter à Idleb une offensive d'envergure des forces loyales à Damas.
L'initiative prévoyait une "zone démilitarisée" pour séparer les territoires tenus par les jihadistes et les rebelles des zones gouvernementales attenantes.
Déclenchée en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie a fait plus de 370.000 morts et déplacé plusieurs millions de personnes.
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