Pas d'investisseur privé en vue pour éviter la faillite de Thomas Cook. Le voyagiste britannique, aussi actif en Belgique sous la marque Neckermann, doit trouver 227 millions d'euros d'ici la fin du weekend.
Les options se réduisent ce samedi pour le voyagiste britannique en difficulté Thomas Cook, actif également en Belgique sous la marque Neckermann, qui cherche à trouver des financements supplémentaires ce week-end pour éviter une retentissante faillite et le rapatriement massif de ses 600.000 touristes à travers le monde. Une source proche du dossier a expliqué à l'AFP que les 200 millions de livres supplémentaires (227 millions d'euros), qui ont été jugés nécessaires pour un plan de sauvetage viable de manière durable, ne viendraient pas de nouveaux investisseurs privés. La dernière chance d'éviter une faillite au voyagiste est donc que le gouvernement accepte d'injecter ces fonds.
Une réunion prévue ce dimanche
D'après cette même source, les discussions entre Thomas Cook et le gouvernement continuent, même si le quotidien The Times a affirmé samedi qu'il était improbable que le gouvernement intervienne. Le conseil d'administration de Thomas Cook se réunit dimanche. "Nous saurons d'ici demain si un accord est trouvé" et si le pionnier des tours-opérateurs va survivre, a conclu cette source. Le département des Transports et Thomas Cook, ainsi que plusieurs créditeurs du voyagiste dont RBS, se sont refusés à tout commentaire dans l'immédiat.
Un chiffres d'affaires de 10 milliards de livres sterling
La possible faillite de Thomas Cook, le plus ancien voyagiste au monde, serait un coup de tonnerre pour le tourisme européen. En cas d'effondrement, Thomas Cook n'aura d'autres choix que d'organiser immédiatement le rapatriement de 600.000 touristes à travers le monde, dont 150.000 Britanniques, ce qui en ferait l'opération la plus importante depuis la Seconde guerre mondiale dans le pays. A la fois tour-opérateur et compagnie aérienne, le groupe réalise environ 10 milliards de livres sterling de chiffre d'affaires par an pour quelque 20 millions de clients en provenance de 16 pays et qui voyagent principalement en Europe du sud et en Méditerranée.
200 millions supplémentaires
Mais il est fragilisé depuis quelques années par une rude concurrence entre tour-opérateurs notamment dans des destinations ensoleillées très prisées comme l'Espagne, ce qui tire vers le bas les prix et comprime les marges. Thomas Cook a été en outre touché de plein fouet en 2018 par l'effet d'une vague de chaleur en Europe de l'Ouest et du Nord, qui a poussé les touristes potentiels à profiter du beau temps chez eux. Enfin, l'environnement économique incertain, notamment au Royaume-Uni avec le flou entourant le Brexit et la chute de la livre, pèse sur le moral des consommateurs et sur leur pouvoir d'achat.
Le groupe a considéré n'être plus viable tel quel et a mis sur pied un vaste plan de restructuration avec une prise de contrôle de ses activités de tour-opérateur par le chinois Fosun et de sa compagnie aérienne par ses créanciers. Mais les 900 millions de livres promis ne suffisent pas et Thomas Cook a besoin de 200 millions supplémentaires pour poursuivre ses activités.
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