Joe Biden, grand amateur d'automobiles, a plaidé pour la transition vers l'électrique lors de l'ouverture du salon de Détroit, qui reprend vie après deux éditions annulées à cause du Covid-19 avec des constructeurs présentant de plus en plus de modèles non polluant aux côtés de leurs traditionnelles voitures à essence.
"Le grand road trip américain va devenir complètement électrique", a affirmé le président américain.
Tout au long des autoroutes traversant les Etats-Unis, "les bornes de recharge seront en place et aussi faciles à trouver que les stations-service", a-t-il assuré.
La visite du président a apporté une lumière bienvenue à un salon passé à la trappe durant deux années à cause de la pandémie de Covid-19.
L'événement avait habituellement lieu en janvier mais a été déplacé en septembre, une période à la météo plus clémente et qui ne se chevauche pas avec le grand salon de la technologie à Las Vegas, qui attire de plus en plus les entreprises du secteur automobile.
L'édition 2022 du salon de Détroit est moins grandiose que les précédentes, de nombreux constructeurs étrangers ou acteurs plus récents, comme Tesla, étant absents. Et les entreprises présentes, qui se sont habituées pendant la pandémie à dévoiler leurs derniers modèles en ligne, n'ont pas organisé de grandes présentations fastueuses.
Joe Biden n'a pas boudé son plaisir, profitant de l'occasion pour se mettre au volant d'une Chevrolet Corvette Z06 avant de faire rouler une Cadillac Lyriq électrique.
"C'est une voiture magnifique", a-t-il dit de la Cadillac, "mais j'adore la Corvette", dont il a fait vrombir le moteur.
"Il a dit qu'il la ramenait à la maison", a plaisanté la patronne de General Motors, Mary Barra.
Arpentant les allées du salon, le président a aussi rencontré les responsables de Ford, de Stellantis ainsi que du principal syndicat de l'automobile UAW.
- Moteurs à combustion toujours présents -
Même si les moteurs à combustion dominent encore très largement sur les routes des Etats-Unis, les constructeurs présents à Détroit ont mis en avant les véhicules électriques qu'ils s'apprêtent à proposer dans l'espoir de grappiller à Tesla les parts d'un marché grandissant.
La marque Chevrolet a ainsi promu les déclinaisons électriques du pick-up Silverado et celle du SUV Equinox, dévoilée la semaine dernière avec un prix de base à 30.000 dollars pour attirer une clientèle plus large.
"Les gens sont sur le point d'adopter massivement les véhicules électriques", a affirmé le vice-président de Chevrolet, Steve Majoros. Avec notamment un nombre croissant de stations de recharge, "de plus en plus d'Américains sont prêts".
Les moteurs à combustion ne sont toutefois pas complètement relégués aux oubliettes: Chevrolet présentait aussi mercredi une nouvelle version de son SUV Tahoe fonctionnant à l'essence.
La marque Jeep, du groupe Stellantis, a de son côté présenté une édition spéciale pour le 30e anniversaire de son SUV Grand Cherokee ainsi qu'une Jeep hybride rechargeable.
Ford a par ailleurs dévoilé mercredi la 7e génération de sa mythique Mustang née il y a 58 ans, dotée d'un moteur à combustion interne, de quoi confirmer la pérennité des véhicules à essence.
L'entreprise, qui a investi dans les voitures électriques plus que n'importe quelle autre compagnie ces dernières années, a défendu son choix, affirmant que des clients "intéressés par les voitures de sport veulent encore (un) moteur à combustion interne".
Depuis son arrivée à la Maison Blanche, Joe Biden a initié plusieurs mesures destinées à faciliter la transition vers l'électrique, comme les 7,5 milliards de dollars dégagés pour la construction de stations de recharge. Il a annoncé mercredi que l'administration allait bientôt débourser les 900 premiers millions.
Il a aussi poussé pour une grande loi sur les semi-conducteurs, des composants désormais essentiels dans des voitures truffées d'électroniques, et des subventions aux constructeurs comme aux automobilistes.
Les acteurs du secteur ont cependant émis des réserves sur les nouvelles incitations à l'achat d'un véhicule électrique, soumises à des conditions particulières comme un assemblage final en Amérique du Nord ou l'obligation de se fournir en matières premières produites dans la région.
Mais le président entretient plutôt de bonnes relations avec les constructeurs depuis qu'il les a aidés à sortir d'une situation difficile après la crise financière de 2008, lorsqu'il était vice-président.
Et depuis son arrivée à la Maison Blanche, il a déjà visité des usines de GM et de Ford.
Les constructeurs espèrent que l'administration fera preuve de flexibilité dans la mise en oeuvre des nouvelles règles.
"Le gouvernement doit encore proposer de nombreuses directives sur la façon dont elles doivent être appliquées", souligne le responsable de Chevrolet, Steve Majoros.
Vos commentaires