La France et la Belgique vont organiser dans les semaines qui viennent un sommet bilatéral avec les ministres des deux pays en charge des questions de sécurité, a-t-on appris auprès du cabinet du Premier ministre, Charles Michel, à l'issue d'une entrevue entre Charles Michel et son homologue français, Manuel Valls. L'objectif est d'aboutir à des engagements opérationnels concrets. La rencontre entre les deux hommes s'est déroulée en marge de la Conférence de Paris sur le Climat, qui a officiellement ouvert ses portes lundi.
Au cours de leurs échanges, MM. Michel et Valls ont convenu que la principale source des difficultés actuelles réside dans la situation géopolitique en Syrie et en Libye. Ce dernier pays doit désormais devenir une priorité, afin d'éviter que des groupes terroristes puissent s'y concentrer. Les deux Premiers ministres veulent convaincre les partenaires européens d'accentuer la pression pour parvenir à la formation d'un gouvernement d'union en Libye.
Coup de gueule de Charles Michel
Charles Michel a également eu l'occasion de faire savoir à son homologue que certaines déclarations sur la Belgique du président François Hollande et du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve ont pu paraître pour le moins ambiguës dans le clan belge, mais Manuel Valls a assuré soutenir pleinement la politique menée en Belgique.
Bracelet électronique?
Les deux gouvernements songent également à échanger leurs points de vue sur le bracelet électronique. Le gouvernement belge envisage en effet d'en imposer le port aux personnes menaçantes et fichées pour radicalisme. De son côté, la France songe à un système semblable. Dans la lutte contre le terrorisme, l'intention des deux pays est de renforcer au maximum les échanges d'informations même si la collaboration est déjà très bonne, souligne-t-on.
Vers des fiches S communes au groupe des 9?
La France et la Belgique veulent également renforcer l'échange de renseignements au sein du "groupe des neuf", qui rassemble les neuf pays européens les plus concernés par la menace djihadiste Charles Michel et Manuel Valls ont convenu de "lancer une initiative" en ce sens. Il s'agirait de "prolonger et compléter, en le formalisant davantage, le travail d'échange de renseignement multilatéral lancé sur la base de neuf pays" de l'Union européenne, selon une source proche de Manuel Valls. Concrètement, il s'agirait d'"harmoniser" et de "systématiser" les échanges de "fiches S" (les fiches des services intérieurs français sur les individus considérés comme dangereux ou radicalisés) et leurs équivalents dans les autres pays, via le Système d'information Schengen (SIS), a-t-on indiqué à l'AFP.
Le groupe de neuf pays (France, Belgique, Italie, Royaume-Uni, Allemagne, Pays-Bas, Espagne, Irlande et Suède) s'étaient notamment réunis, déjà à l'initiative franco-belge, en juin 2014, après l'attentat contre le musée juif de Bruxelles.
L'occasion de rencontrer des alliés dans la lutte contre l'EI
Charles Michel a par ailleurs profité de la présence à Paris de près de 150 chefs d'État et de gouvernement pour avoir une série de rencontres bilatérales avec des partenaires européens de la Belgique mais aussi avec le roi Abdallah II, de Jordanie, un pays allié dans la lutte contre l'État islamique.
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