Le président américain Donald Trump a évoqué jeudi la possibilité d'un troisième sommet avec le leader nord-coréen Kim Jong Un, six semaines après l'échec retentissant de leur rencontre à Hanoï.
Les négociations sur la dénucléarisation de la Corée du Nord sont au point mort depuis ce tête-à-tête dans la capitale vietnamienne qui s'est achevé sans la moindre avancée concrète.
"Un troisième sommet pourrait avoir lieu", a déclaré M. Trump en recevant dans le Bureau ovale son homologue sud-coréen Moon Jae-in.
Interrogé sur d'éventuels gestes humanitaires envers le régime reclus étranglé par les sanctions de l'ONU liées à ses programmes nucléaire et balistique, il n'a rien exclu, sans cependant faire d'annonces précises.
"Nous parlons de certaines choses humanitaires et cela me va pour être honnête. Les Sud-Coréens font certaines choses pour aider la Corée du Nord avec de la nourriture et d'autres choses", a-t-il déclaré.
Grand partisan du dialogue avec son voisin du Nord, M. Moon a souligné de son côté qu'il ne voyait pas Hanoï comme un échec, mais plutôt comme une étape dans un "processus" beaucoup plus long.
Depuis le fiasco du dernier sommet, l'administration Trump martèle qu'elle souhaite aboutir à un "grand accord" qui permette d'un coup la "dénucléarisation définitive et entièrement vérifiée de la Corée du Nord" en échange de la levée des sanctions qui étranglent l'économie de ce pays.
Interrogé sur ce point, le président américain a soufflé le chaud et le froid. "Il y a différents plus petits accords qui pourraient intervenir. Des choses pourraient avancer étape par étape. Mais pour le moment, nous parlons du grand accord. Le grand accord, c'est se débarrasser des armes nucléaires".
"Nous voulons que les sanctions restent en place", a-t-il ajouté, tout en réaffirmant avoir de bonnes relations avec Kim Jong Un. "Espérons que cela puisse aboutir à de bonnes nouvelles (...) pour le monde".
Le premier face-à-face entre les deux hommes, en juin 2018 à Singapour, s'était achevé sur une déclaration commune évoquant la "dénucléarisation complète de la péninsule coréenne", formulation vague permettant aux deux parties d'en faire des interprétations très différentes.
- Trump évoque son "respect" pour Kim -
Les médias officiels nord-coréens ont rapporté jeudi que Kim Jong Un avait adopté une attitude de défi, exhortant le parti au pouvoir à travailler encore plus vers "l'autosuffisance" pour contrecarrer l'effet des sanctions infligées par l'ONU du fait de ses programmes nucléaire et balistique interdits.
Selon l'agence officielle KCNA, le jeune dirigeant, dont la famille règne sans partage sur la Corée du Nord depuis 1948, a pris soin de ne pas critiquer personnellement le locataire de la Maison Blanche.
Lors du sommet de Hanoï, Kim Jong Un avait proposé de démanteler son complexe nucléaire de Yongbyon en échange de la levée des principales sanctions, une offre refusée par Donald Trump.
Comment les Etats-Unis qualifient-ils désormais le régime nord-coréen? C'est la question qui a été posée mardi au chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo lors d'une audition parlementaire.
Après lui avoir rappelé qu'il avait qualifié le président vénézuélien Nicolas Maduro de "tyran", un sénateur lui a demandé si une telle description s'appliquait aussi à Kim Jong Un. "Bien sûr. Je suis sûr que j'ai déjà dit cela", a répondu M. Pompeo.
Rien n'indique cependant que le président américain soit prêt à utiliser le même mot. Après avoir dépeint la Corée du Nord comme un "régime pervers" dirigé par une "bande de criminels", et avoir moqué son numéro un en le surnommant "Little Rocket Man", ou "petit homme fusée", il a totalement changé de ton depuis leur première rencontre, historique, de juin à Singapour.
"(Kim Jong Un) est quelqu'un que je connais désormais très bien et que je respecte", a-t-il déclaré jeudi depuis le Bureau ovale.
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