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Quand Trump tente de convaincre le chef de la Nasa: "On ne peut pas aller directement sur Mars, sans passer par la Lune?"

Quand Trump tente de convaincre le chef de la Nasa: "On ne peut pas aller directement sur Mars, sans passer par la Lune?"
© Image Belga
 
50 ans de la marche sur la lune
 

Le président américain Donald Trump ne s'intéresse décidément pas beaucoup à la Lune. Il a profité vendredi d'une rencontre avec les astronautes d'Apollo 11 pour une nouvelle fois faire la leçon au patron de la Nasa sur les projets de l'agence spatiale.

"Pour aller sur Mars, il paraît qu'il faut d'abord atterrir sur la Lune", lance le président dans le Bureau ovale, assis à son bureau et entouré de Buzz Aldrin et de Michael Collins, les deux astronautes de la mission Apollo 11 encore en vie (Neil Armstrong est mort en 2012). L'occasion est le cinquantième anniversaire du premier pas sur la Lune, ce week-end.

Déjà, au début du mois, il avait tweeté: "Avec tout l'argent que l'on dépense, la Nasa ne devrait PAS parler d'aller sur la Lune - nous l'avons fait il y a 50 ans. Ils devraient se concentrer sur les choses plus grandes que nous faisons, y compris Mars". La Nasa avait alors justifié que le plan était la Lune en 2024, avant Mars la décennie suivante.

"On ne peut vraiment pas aller directement sur Mars, sans passer par la Lune?", demande Donald Trump à l'administrateur de la Nasa, Jim Bridenstine, qui se tient debout non loin.

"La Lune est le banc d'essai", lui répond Jim Bridenstine, expliquant que l'expérience lunaire permettrait de mieux concevoir les véhicules et équipements nécessaires pour une future mission martienne (plusieurs années contre une dizaine de jours pour la Lune).


"Mars directement"

Apparemment pas convaincu, Donald Trump se tourne vers Buzz Aldrin, puis Michael Collins: "Qu'en pensez-vous?

- Mars directement", répond Michael Collins, sans hésiter.

"Pour moi, c'est plutôt Mars directement", reprend Donald Trump. "Après tout, qui en sait plus que ces deux-là?", ajoute-t-il, déclenchant un rire collectif.

Jim Bridenstine n'a pas d'autre choix que de reprendre ses explications. "Le problème d'une mission directe vers Mars est qu'il y aura beaucoup de problèmes qu'on n'aura pas résolus..."

Après quelques minutes de dialogue, Donald Trump interrompt le chef de la Nasa et livre ce qu'il a sur le coeur: "Je veux juste dire que Jim Bridenstine était un bon parlementaire qui me soutenait la plupart du temps, mais pas tout le temps."

Le nommer à la tête de l'agence spatiale en 2017, dit-il, ne fut "pas une décision si facile", mais finalement il ne la regrette pas. Il est "fantastique".

La leçon, publique, devant une armée de photographes et journalistes, ainsi que Melania Trump et les familles des astronautes, n'est pas terminée. Donald Trump demande à son vice-président, debout derrière lui, d'évaluer à son tour Jim Bridenstine. "Je partage votre enthousiasme", répond Mike Pence. Puis Donald Trump donne la parole à Buzz Aldrin.

"J'ai été plutôt déçu des 10 ou 15 dernières années", lâche l'astronaute. Il critique le vaisseau développé par la Nasa pour le retour sur la Lune, baptisé Orion, guère capable d'évoluer en orbite lunaire selon lui. Immédiatement, Donald Trump à Jim Bridenstine: "Vous en pensez quoi, Jim?"

"On y travaille", répond l'administrateur, dont le visage se tend.

"J'aimerais que vous écoutiez les autres. Il y a des gens qui aimeraient faire ça différemment. Donc vous écouterez Buzz et les autres? ... OK?

- Oui Monsieur", dit Jim Bridenstine.


 

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