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Turquie: le rédacteur en chef d'un média en ligne arrêté

Turquie: le rédacteur en chef d'un média en ligne arrêté
 
 

Les autorités turques ont interpellé vendredi le rédacteur en chef du site internet du quotidien d'opposition Cumhuriyet, dont une vingtaine de collaborateurs ont été détenus ces derniers mois. Oguz Güven a lui-même annoncé son arrestation dans un tweet partagé sur le réseau social vers 07H00 (04H00 GMT). Le quotidien affirme sur son site ne pas encore connaître les raisons de cette interpellation.

L'agence progouvernementale Anadolu a pour sa part affirmé qu'il a été arrêté en lien avec sa couverture de la mort, plus tôt cette semaine, dans un accident de la route d'un procureur turc en charge des poursuites contre un nombre de suspects détenus depuis le putsch manqué du 15 juillet. L'agence n'a pas fourni de précisions supplémentaires.


Des journalistes et dirigeants du média déjà arrêtés auparavant

Plusieurs journalistes et d'autres employés de Cumhuriyet ont été arrêtés ces derniers mois. Parmi lesquels figurent notamment son patron, Akin Atalay, son rédacteur en chef, Murat Sabuncu ainsi que le journaliste d'enquête Ahmet Sik.

Ils sont accusés d'appartenir ou de soutenir le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes), la mouvance du prédicateur Fethullah Gülen accusé d'avoir orchestré la tentative de putsch du 15 juillet, ou encore le DHKP-C (groupuscule d'extrême gauche). Ils risquent entre 7 ans et demi et 43 ans de prison.

Farouchement critique du président Erdogan, Cumhuriyet, fondé en 1924, s'est transformé, sous la houlette de son ancien rédacteur en chef Can Dündar en machine à scoops, multipliant les enquêtes embarrassantes pour le pouvoir. M. Dündar, qui vit désormais en Allemagne, est considéré comme un traître par le pouvoir turc pour avoir révélé en 2015 que les services secrets turcs avaient fourni des armes à des islamistes en Syrie.

La Turquie est 155e sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF pour 2017. Les autorités turques nient régulièrement toute atteinte à la liberté de la presse et affirment que les seuls journalistes arrêtés sont ceux liés à des "organisations terroristes", expression désignant le PKK et le réseau güléniste.


 

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