Le décès de George Floyd, un homme noir, tué lors d'une arrestation musclée perpétrée par quatre policiers a braqué les projecteurs du monde entier sur la ville américaine de Minneapolis et son maire au look peu conventionnel, Jacob Frey, un Américain de 38 ans, au physique de "Peter Pan" qui contraste avec ses prises de décisions rapides et fermes.
En effet, quelques heures après ces faits et la diffusion de la vidéo filmée par des témoins, le jeune trentenaire maire depuis janvier 2018, informe sur Twitter, que les quatre policiers de Minneapolis sont limogés.
"Les quatre agents de la police de Minneapolis impliqués dans la mort de George Floyd ont été renvoyés", pianote-t-il sur Twitter, estimant que "c'est la bonne décision".
"Etre Noir aux Etats-Unis ne devrait pas être une condamnation à mort", martèle-t-il fermement lors d'une conférence de presse, affirmant qu'il est tout à fait normal que les gens soient en colère.
Pourtant, à ce moment-là, Jacob Frey ignore encore que ces images tournées par un témoin sur le trottoir du centre de sa ville allaient soulever une indignation mondiale sans précédent et mettre dans la rue des dizaines de milliers de personnes qui, de Londres à Sydney en passant par Rome et Madrid, bravent les interdits liés à la crise sanitaire du coronavirus pour protester contre le racisme et les brutalités policières.
Les nuits se succèdent avec leurs lots de violence partout dans le monde, mais surtout dans la capitale de l'état du Minnesota.
L'homme, qui s'est montré très compréhensif dans les premiers jours, hausse le ton jeudi dernier et fait appel à la Garde nationale. "Il faut que ça s'arrête", supplie-t-il lors d'une conférence de presse improvisée au milieu de la nuit, visiblement éprouvé.
Rebelote, samedi, des citoyens le convient à les rejoindre pour une manifestation pacifique organisée dans le centre de sa ville. Vêtu d'un t-shirt, d'un jeans, d'une paire de baskets et d'un masque, il rejoint ses électeurs et se perd dans la foule. Rien ne laisse penser que cet homme à la carrure frêle est le maire de la ville.
Et puis, c'est la désapprobation: "Dans une scène rappelant une session de lutte maoïste, Jacob Frey, se tient devant deux organisateurs noirs de la manifestation "Black Lives matter" et avoue à travers un masque dans un microphone qu'il "apprend lui-même à maîtriser ses propres blessures", relate le New York Post.
"Mais les organisateurs, debout sur une plate-forme au-dessus de lui, restent perplexes et ne veulent pas servir de thérapeutes à cet "homme-enfant" de 38 ans. Une dame saisit alors un microphone et lui demande: "Voulez-vous vous engager à ne plus financer le département de police de Minneapolis? Nous ne voulons plus de policiers". "Malgré ces centaines de regards braqués sur lui, le pauvre Frey ne peut se résoudre à dire oui, son sort est scellé", rapporte le New York Post.
Jacob Frey quitte la foule la tête basse, hué par des milliers d'électeurs. Il rejoindra son domicile et sera réconforté par sa deuxième épouse, Sarah, âgée de 31 ans qui est enceinte de leur premier enfant.
Quelques heures plus tard, engoncé dans une chemise blanche de premier communiant, le maire démocrate d'origine juive confirmera sa position concernant le financement de la police au présentateur vedette de CNN, Chris Cuomo. "Je confirme ma position", affirme-t-il.
Un homme qui paraît avoir bien des épaules frêles pour la tâche qui lui incombe mais qui prône avec conviction "l'honnêteté et la transparence".
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