Il y a 8 ans, jour pour jour, deux trains entraient en collision sur la ligne entre Hal et Buizingen. Le bilan officiel tiré à la fin de la journée est lourd. 19 personnes décèdent dans l'accident, 162 sont blessées, dont onze grièvement.
Geneviève se rappelle très bien du matin du 15 février 2010. Dès l'annonce de la catastrophe, cette mère de famille a quitté son travail pour se rendre au domicile familial. "On a attendu 4 jours pour apprendre que le père de mes enfants et mon fils aîné étaient décédés dans l'accident de train. Les corps étaient très abîmés donc ils ont été dans les derniers à être identifiés", confie-t-elle au micro de Bernard Lobet pour Bel RTL.
8 ans après cette catastrophe ferroviaire, un procès se fait toujours attendre. Aucun responsable n'a pour l'heure été désigné. Et c'est autant de questions qui restent en suspens pour les victimes.
"On va encore plus se battre"
Pour Anita Mahy, présidente de l'association "catastrophe ferroviaire Buizingen, plus jamais", cette longue attente doit prendre fin.
"Si tout va bien, on a aura le 6 mars l'audience d'ouverture où m'on décidera si le dossier part au tribunal de la police. On croise les doigts pour que ça ait lieu car la prescription est fixée à 2022 donc ça approche. J'espère qu'ils ne sont pas en train de faire traîner l'affaire pour avoir prescription car sinon, on va encore plus se battre que ce que l'on fait maintenant", indique -t-elle au micro de Bernard Lobet.
Dans le cas de Buizingen, la complexité du terrain, la bataille des experts, les devoirs complémentaires demandés, mais aussi les avatars dans le monde judiciaire (l'enquête judiciaire est passée de Bruxelles à Hal-Vilvorde, en raison du nouveau découpage des circonscriptions), ont rendu la procédure plus longue.
"L'accident de Buizingen est un lieu très complexe"
"Je pense que l'enquête a été plus difficile que dans d'autres catastrophes ferroviaires car le lieu où est survenu l'accident de Buizingen est un lieu très complexe en terme de réseau ferroviaire, avec de nombreux signaux, les aiguillages et de nombreuses voies. Tout cela peut rendre plus difficile pour déterminer la cause d'un accident d'un point de vue technique", explique Nicolas Estienne, avocat spécialisé dans les accidents.
Selon cet avocat, "la lenteur de la justice" peut également expliquer le retard d'un tel procès. Or, selon lui, ces facteurs ne peuvent justifier "que 8 ans plus tard, on en soit toujours là".
Certaines victimes ont déjà pu être indemnisées au civil ou en négociant avec la SNCB, en se basant sur une loi qui prévoit une indemnité automatique pour les passagers de véhicules.
Le conducteur risque 5 ans de prison et une amende de 3.000 euros
La chambre du conseil de Bruxelles se penchera sur le dossier le 26 mars prochain. Pour décider du renvoi ou non des 3 inculpés devant le tribunal de police de Hal.
Le conducteur risque une peine de cinq ans de prison et une amende de 3.000 euros, tandis que les deux entreprises concernées, la SNCB et Infrabel, risquent des amendes de 600.000 euros.
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